2022 M04 10
John Lennon And Yoko Ono – « Unfinished Music No. 1. Two Virgins » / (1968)
La réputation de précurseur de ce couple mythique n’est plus à faire. Dès 1968, ils lèvent ainsi le voile sur la nudité en posant dans la plus originelle des tenues : sans habit, sexes apparents. Sur la deuxième face, c’est de dos qu’on peut les admirer.
Prince – « Lovesexy » / (1988)
Jouer avec les codes, c'était une des signatures de Prince. Avec ce disque, le Kid de Minneapolis embrasse à pleine bouche cette technique pour épouser au mieux le titre de cet album. Pour la petite anecdote, c’est le photographe français Jean-Baptiste Mondino qui était de l’autre côté de l’appareil.
Lords Of Acid – « Voodoo-U » / (1994)
Sous ce pseudo se cache un groupe belge de musique électronique. Concernant ce deuxième long sorti en 1994 sur le label de Rick Rubin, American Recordings, tout tourne autour du sexe : de la couverture aux paroles. Il existe d’ailleurs une autre version, avec une nouvelle pochette qui n’a rien à envier à celle-ci.
Nashville Pussy – « Let Them Eat Pussy » / (1997)
Avec ce disque, ce quatuor formé par deux hommes et deux femmes — dont le couple Blaine Cartwright, Ruyter Suys —, n’y va pas par quatre chemins. Appel au plaisir féminin sur fond de hard rock, le cocktail est explosif et surtout, suggestif. Adoubés par la bande de Lemmy Kilmister, Motörhead, ils jouent à fond la carte du « sex, drug and rock’n’roll ».
The Strokes – « Is This It » / (2001)
Que raconter de plus que tout ce qui a déjà dit sur le premier album des New-Yorkais ? Peut-être que sur Barely Legal, Julian Casablancas chante « Je veux te dérober ton innocence ». Une déclaration d’intention ? Une ode à la fougue de la jeunesse ? Quoi qu’il en soit, ce galbe sur la jaquette est depuis mondialement connu.
Sébastien Tellier – « Sexuality » / (2008)
Pour décrire son disque, Sébastien Tellier a voulu : « Retranscrire le bruit que fait un slip quand il claque sur les fesses d’une jeune femme. » Vous l’aurez donc compris, ici, tout tourne autour du coït. Une métaphore exprimée sur la pochette, où le gourou aventurier, à cheval, s’apprête à explorer toutes les parties du corps féminin.
Kanye West – « My Beautiful Dark Twisted Fantasy » / (2010)
Là, c’est la version non censurée du meilleur album de Kanye West que nous avons choisi. À sa sortie, cette jaquette symbolique dessinée par George Condo où l’on voit des corps, noir et blanc, l’un sur l’autre, avait fait couler beaucoup d’encre. Mais comme à chaque fois avec Ye, ce fut un excellent coup marketing.
Bat For Lashes – « The Haunted Man » / (2012)
Natasha Khan, alias Bat for Lashes, a ni plus ni moins retourné cette idée de femmes-objets pour cette pochette. Avec ce troisième album sobre et sophistiqué, l’Anglaise immortalise en une l’homme écharpe, un concept original, paritaire et visionnaire.
Björk – « Utopia » / (2017)
Björk est l’une des plus grandes innovatrices de la pop music. Pour accompagner la sortie de cet album, elle répétait que tout le monde était bisexuel et appuyait ses propos en affirmant : « Je pense que choisir entre les hommes et les femmes, c’est comme choisir entre le gâteau et la crème glacée. Tu serais débile de ne pas essayer les deux quand il y a tant de saveurs différentes. »
Lizzo – « Cuz I Love You » / (2019)
Les années ont amené de nouvelles façons de concevoir les corps. Lizzo (et bien d’autres) est l'une des artistes à avoir initié ce changement. Grandement influencée par la singularité de Missy Elliot — comme elle l’expliquait au micro de Beats 1, elle a aussi transformé les mœurs et ainsi libéré les corps de tous ces standards désuets.
Eartheater – « Phoenix: Flames Are Dew Upon My Skin » & « Phoenix: La Petite Mort Édition » / (2020 & 2021)
Avec cette doublette de disques, Eartheater, originaire de Pennsylvanie, se montre avec des ailes de dragon alors qu’une flamme jaillit de son entrejambe. Pour cette artiste qui travaille autant sa musique que ses clips, ces jaquettes n’ont rien d’anodin. Comme elle l’expliquait dans une interview aux Inrocks, pour elle : « Le sexe, c'est absolument tout ».
Rosalía – « Motomami » / (2022)
Rosalía, ce ne pourrait être qu’une histoire de chiffres. Mais en réalité, la Catalane représente bien plus que ça. Audacieuse et mutante, elle s’affiche en Vénus à casque de moto pour montrer que sa musique foncièrement cascadeuse est à ranger aux côtés de celles de The Weeknd, Frank Ocean, Beyoncé ou Tyler, The Creator. Des artistes qui ont en commun cette capacité d'être singuliers et avant-coureurs, et pas forcément de jupons.