2023 M07 26
2003 : une première affiche déjà solide
Quand on revoit aujourd'hui l'affiche du premier Rock en Seine qui se déroulait sur seulement une journée, on se dit que le festival a tout de suite trouvé son identité artistique, avec trois très grands noms des trente dernières années en têtes d'affiche : Massive Attack, PJ Harvey et Beck. Solide.
2004 : les White Stripes au sommet
Comment retenir autre chose que ce concert du duo légendaire, séparé en 2011 ? En 2004, les White Stripes sont au sommet de leur carrière, auréolés du succès énorme de l'album "Elephant" (2003). Les personnes qui étaient présentes ce jour-là au parc de Saint-Cloud ont eu beaucoup de chance.
2005 : les Pixies avec Kim Deal
Aujourd'hui, voir la reformation du groupe de Boston n'a rien d'un événement, mais en 2005 c'en était un. À l'époque, Kim Deal fait encore partie intégrante des Pixies, et Rock en Seine réalise un gros coup en les faisant venir pour un concert transformé en messe pour plusieurs générations de fans.
2006 : l’événement Radiohead
Rétrospectivement, avoir réussi à se payer le groupe de Thom Yorke pour un concert épique de deux heures dont on parle encore, c’est peut-être le meilleur coup jamais réalisé par le festival. La vie était plus belle et plus facile à l’époque : rééditer cet exploit serait probablement impossible aujourd’hui.
2007 : le show Björk
Cette première édition de Rock en Seine avec un format de trois jours a été très difficile pour le festival, mais elle a quand même été marquée par la présence de l’artiste islandaise, qui a offert un spectacle visuel et sonore total.
2008 : la deuxième annulation d’Amy Winehouse
En 2007, la londonienne avait déjà annulé sa venue quelques jours avant le festival. Elle remet ça un an plus tard, cette fois à quelques minutes de sa prestation prévue sur la grande scène de Rock en Seine. À l’époque, on blague beaucoup sur le sujet, sans réaliser que la situation d’Amy Winehouse est grave. On vient de commémorer le douzième anniversaire de sa disparition, à l’âge de 27 ans.
2008 bis : Rage Against The Machine retourne le festival
Si le groupe de Tom Morello a annulé sa venue l’an dernier à Rock en Seine, ses fans se souviennent qu’il y a quinze ans, ils étaient 30 000 – un chiffre énorme à l’époque – pour pogoter devant les hymnes incendiaires de Rage Against The Machine sur la pelouse du parc de Saint-Cloud.
2009 : Oasis se bat et se sépare dans les loges
Incontestablement l’événement le plus connu de l’histoire du festival. Les 30 000 personnes présentes n’ont peut-être pas vu les frères Gallagher sur scène mais ils ont au moins assisté à un moment d’Histoire, si l’on peut dire. La vidéo ci-dessous documente l'annonce de l'annulation par l'organisation du festival devant un public excédé, et aujourd’hui encore, elle continue de nous sidérer.
2009 bis : le concert surprise de Them Crooked Vultures
Et voilà la meilleure farce imaginée par l’équipe de Rock en Seine. À l’été 2009, le super groupe de Josh Homme n’a pas encore sorti son album, et il n’est pas censé jouer au festival, qui annonce dans son affiche un groupe mystère au nom génial, Les Petits Pois. Quand John Paul Jones et Dave Grohl débarquent sur scène avec Josh Homme, le public n'en croit donc pas ses yeux. Bonus : le concert était énorme.
2010 : Arcade Fire sous une pluie diluvienne
Un autre très grand souvenir. Après une heure de show, le concert du groupe canadien est interrompu en raison d’une pluie torrentielle. Mais les membres d’Arcade Fire reviennent finalement sur la grande scène, protégés par des sacs poubelle, pour chanter Wake Up à l’unisson avec un public trempé. Un moment suspendu dans le temps.
2011 : la symphonie Archive
En 2011, il a fallu attendre la toute fin de Rock en Seine pour voir le plus beau concert du festival. On le doit au groupe Archive, dont les envolées lyriques et surpuissantes ont créé la surprise chez le public, impressionné par leur grande maîtrise de l’instrumentation classique.
2012 : Beach House en état de grâce
Il y a des concerts plus intimes dont on se souvient toute sa vie. Celui de Victoria Legrand et Alex Scally sur la petite scène Pression Live en 2012 en fait partie. À la tombée de la nuit et avec un éclairage minimaliste qui reproduit le ciel étoilé du chef-d’œuvre "Bloom" (2012), Beach House donne cette année-là un concert d’une grâce et d’une puissance folles. Nos petits cœurs ne s’en sont jamais remis.
2013 : le bruit et la fureur de Nine Inch Nails
Voir en concert le groupe de Trent Reznor est une expérience rare. On se souvient donc forcément de l’excitation ressentie par le public quand Nine Inch Nails est arrivé sur la grande scène il y a dix ans, accompagné par un dispositif visuel impressionnant. Ce soir-là, un Trent Reznor cramponné à son micro a évidemment assommé Rock en Seine.
2014 : Lana Del Rey impose son style
En 2014, Lana Del Rey est loin de jouir de la même réputation qu’aujourd’hui. Les médias et le public continuent de s’interroger plus ou moins élégamment sur son talent réel, et les moindres imperfections de ses concerts sont scrutées à la loupe. Sa prestation très libre à Rock en Seine ne réconcilie pas ses détracteurs et ses fans, mais on sent alors qu’on assiste à un moment rare : la confirmation de son statut de nouvelle diva internationale.
2015 : le grand retour des Libertines
Avant le début de ce concert, le public était un peu inquiet sur sa tenue. La faute aux années d’errance de Pete Doherty, pas franchement connu pour sa ponctualité et sa sobriété (voir les Babyshambles à Rock en Seine en 2005). Finalement, tout s’est bien passé : Carl Barât et lui ont entonné en chœur les tubes des débuts, et pendant 1h30, tout le public se croyait revenu en 2002, à l’époque glorieuse de "Up the Bracket".
2016 : les Last Shadow Puppets font monter la température d’un cran
Les fans du super groupe d’Alex Turner et Miles Kane le savent, les concerts du duo sont très rares. En 2016, leur apparition à Rock en Seine fait donc figure d’événement. Les Last Shadow Puppets ne déçoivent pas et illuminent le festival avec leur pop orchestrale léchée, qui donne des bouffées de chaleur à des milliers de fans.
2017 : les débuts discrets de Clara Luciani
Cet article best-of ne doit pas le faire oublier : Rock en Seine programme chaque année de jeunes artistes avant qu’ils explosent. Exemple : Clara Luciani en 2017, qui joue notamment un certain morceau intitulé La Grenade sur la petite scène Île-de-France. Vous connaissez la suite.
2019 : la folie The Cure
La dernière édition de Rock en Seine avant la crise sanitaire avait des allures d’apothéose. Pour la première fois, le festival accueillait le groupe de Robert Smith pour un concert unique en France. Le résultat ? Plus de deux heures de show devant un public transi. Et des souvenirs pour la vie.
2022 : une édition record
Après deux années sans festival en raison du Covid-19, Rock en Seine a fait son retour l’an dernier avec une édition énorme de quatre jours, et un record d’affluence (150 000 personnes). On garde précieusement en mémoire la journée du vendredi, où deux légendes ont humidifié nos yeux : Nick Cave et Kraftwerk.
2023 : la promesse d’une édition grandiose ?
Cette année, l’annonce de la programmation de Rock en Seine a créé une petite sensation. Oui, Billie Eilish sera là pour une date unique en France. Mais après vingt ans d’attente, le festival va surtout enfin accueillir les Strokes. On espère que ce concert rejoindra les précédents dans le panthéon de Rock en Seine.
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Crédit photo : Delgoff (Wikipédia)