2017 M05 12
Une Robe d’été (1996) de François Ozon. Bang Bang a beau être un titre anglo-saxon à l’origine (créé en 1966 par Sonny et Cher puis repris la même année par Nancy Sinatra), l’une de ses premières présences cinématographiques date de 1996 en version française dans Une Robe d’été. Ce court-métrage réalisé par François Ozon narre l’émancipation et l’acceptation de son homosexualité par un jeune homme. En moins de quinze minutes (la durée totale du film), il met toutefois en musique le titre interprété par Sheila (et chanté « en vrai » par un des personnages) à trois reprises. Bang Bang Bang !
Kill Bill (2003) de Quentin Tarantino. Révélé à Cannes en 1992 avec Reservoir Dogs et palmé en 1994 pour Pulp Fiction (il y revient en 2009 pour Inglourious Basterds et y dévoile le premier trailer des Huit Salopards en 2015), Quentin Tarantino est incontestablement un enfant de Cannes. Bien qu’il n’ait pas présenté le premier volume de Kill Bill aux festivaliers en 2003, le film fait lui aussi la part belle à Bang Bang, réhabilitant au passage la version de Nancy Sinatra, dont le succès était jusqu’alors confidentiel. Le soin apporté par le cinéaste à la conception de ses bandes originales, constituées de titres préexistants exhumés par lui-même, n’est plus à démontrer, et l’ouverture de Kill Bill ne fait pas exception à la règle. Plus sombre, plus mortifère, la version Sinatra colle parfaitement au début du film, mise à mort en noir et blanc et en plan séquence serré de la Mariée. Impossible, depuis 2003, de ne pas penser à Uma Thurman quand résonne la voix mélancolique de Nancy.
Les amours imaginaires (2010) de Xavier Dolan. Si Cannes a multi-récompensé ces dernières années un cinéaste, c’est bien Xavier Dolan. Pointus avec Fever Ray ou ultra populaires avec Céline Dion, les choix des chansons qui peuplent les paysages et les psychés dolaniens intriguent. Avec Les Amours imaginaires, Dolan fait le pari du kitsch et infuse son long métrage du Bang Bang interprété par… Dalida. Version italienne datant de 1967, soit un an après celle de Nancy Sinatra, portée par la voix ensoleillée de la chanteuse égyptienne, Bang Bang prend des accents méditerranéens, qui trouve dans les explosions coloristes de Dolan une expression inédite à l’écran. Un rythme nonchalant et mélancolique pour épouser les contours d’un triangle amoureux voué à l’échec, une répétition du thème à l’envie comme autant de tentatives avortées d’aimer et d’être aimé, Bang Bang traduit ces amours virtuelles avec brio.