Yaeji, jeune icône de la pop américano-coréenne

  • En deux EP, Yaeji a mis le monde de la musique à terre et ne compte pas s’arrêter là. Son mélange d’électro, de hip-hop et de pop a tout pour devenir la bande-son de notre époque.

    Adoubement médiatique. Il faut souvent des années d’expérience et une discographie profonde pour permettre aux artistes de mettre en place un univers singulier, reconnaissable entre mille. Il ne faut pourtant à Yaeji qu’un EP pour imposer une telle personnalité, quelque chose qui la rend immédiatement identifiable au milieu des nouvelles têtes qui émergent chaque jour sur le web.

    « Je ne me considère pas comme une chanteuse géniale. » (Yaeji)

    Pas pour rien, finalement, si ces derniers mois elle a signé deux EP sur le label new-yorkais Godmode (Shamir, Yvette), joué pour Boiler Room et reçu les louanges de la presse internationale : de Pitchfork à la BBC, en passant par The Fader et même France Inter.

    Entre deux mondes. Ce qui fascine chez Yaeji, c’est peut-être la difficulté que l’on éprouve à définir sa musique, elle qui semble être dans un entre-deux permanent : entre Séoul, sa ville d’adoption, et New York, où elle est née, entre la deep house et le hip-hop, entre le rap en anglais et le chant coréen, entre le Djing et la production, entre l’influence de Missy Elliott et celle de Flying Lotus, entre le passé (l’un de ses joyaux s’appelle New York 93) et le futur.

    L’avenir en perspective. Le futur, Yaeji dit pourtant s’en moquer comme des dernières tendances en vogue du côté de Brooklyn. Son ambition est plus simple : être rétive aux dogmes, avancer sans se poser de questions et prendre confiance en son potentiel à travers sa musique. « J’étais plutôt réticente à l’idée d’utiliser ma voix, dans le sens où je ne me considère pas comme une chanteuse géniale », déclarait-elle, sur le ton du regret, au Guardian il y a quelques jours. Qu’elle se rassure : des titres comme Guap ou Drink I’m Slippin On, tout en douceur et en langueur, dévoile suffisamment d’idées à la seconde pour faire de Yaeji, 24 ans, une musicienne à part entière.

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