2017 M07 6
Et si un gros molard avait été l’élément fondateur d’un des plus grands albums de la culture rock ? Lors de leur tournée de 1977, les Pink Floyd sont un peu comme les Beatles dix ans plus tôt : ils en ont marre des concerts. En cause, le public, que Roger Waters et sa bande jugent indiscipliné, trop bruyant, irrespectueux de leur musique.
Lors d’un concert à Montréal le 6 juillet 1977, soit il y a tout juste quarante ans, le leader de Floyd pète un câble. « Il y avait un mec devant la scène qui faisait ce qu’il voulait, mais ce qu’il voulait n’était pas ce que je voulais. Il criait, il hurlait et semblait s’amuser comme un fou en poussant les gens contre la barrière de la scène. Il voulait se battre, en fait, et moi, je voulais faire un concert rock. J’étais tellement exaspéré que j’ai fini par lui cracher dessus pour qu’il se calme, ce qu’on ne doit faire à personne. Et je l’ai eu, il s’est pris mon crachat en pleine figure ! »
C’est cet incident qui, selon lui, poussera Roger Waters à écrire l’album « The Wall », le mur représentant la séparation entre le groupe et son public, le protégeant d’un nouvel événement de la sorte. Lors de la tournée « The Wall », démarrée en 1980, le mur de douze mètres est construit pendant le concert, devant la foule. C’est à ce moment que les représentations scéniques de Pink Floyd deviennent démesurées. En raison des innombrables effets pyrotechniques, écrans géants et autres cochons gonflables, une poignée de salles peuvent accueillir le bazar. On dit merci à ce fan trop bruyant et à la précision salivaire de Roger Waters.