2017 M12 19
Le titre le plus diffusé à la radio. Les plus grands morceaux de l’histoire tiennent parfois à peu de choses. Et c’est notamment le cas du morceau le plus célèbre de Céline, My heart will go on, composé à l’occasion de la sortie de Titanic, le 19 décembre 1997. 18 millions d’exemplaires écoulés à travers le monde, quatre récompenses aux Grammy Awards, le record de passages à la radio ; bref un succès tel qu’il pourrait donner un infarctus à n’importe quelle personne née au cours des 20 dernières années. Et bien sûr, rien ne s’est passé comme prévu.
Le morceau dont personne ne voulait. Au commencement, en 1997, le réalisateur James Cameron ne voulait pas de morceau générique pour son film avec Di Caprio et Kate Winslet. La raison ? Peur que le morceau, jugé trop commercial, n’éclipse le film (ce sera le cas, dans une certaine mesure). Quant à Céline, approchée au printemps 1997, c’est carrément un refus. Celle qui commence à se faire un nom sur la scène internationale (elle vient de chanter aux J.O. d’Atlanta devant 3,5 milliards de téléspectateurs) estime que le morceau n’est pas de taille pour elle. C’est finalement René, son manager de mari, qui va la convaincre d’enregistrer une maquette à New York, histoire de. Sauf que Céline, ce jour-là, n’est pas en forme.
Un café et un sucre. « Je ne me sentais pas bien, expliquera Céline plus tard. J’avais des douleurs au ventre. J’avais mes trucs de filles… » Pour combattre ses règles douloureuses, la chanteuse s’imprègne du coté dramatique de la chanson, puis avale un café noir et un sucre – chose qu’elle ne fait jamais d’habitude. Conséquence de quoi, son vibrato s’accélère et Dion permet à ses cordes vocales de se libérer sur l’un des morceaux les plus pompiers de l’histoire de la variété internationale. La légende raconte qu’une seule prise suffira pour l’enregistrement de My heart will go on. On connaît la suite qui, pour le coup, est tout sauf un naufrage.
« Quand je l’entends, je suis au bord de la nausée. » (Kate Winslet, 2012)
Le bateau cool. Publiée six semaines avant la sortie du film, la chanson devient instantanément un classique et, accessoirement, le plus connu du répertoire de Céline Dion. Au point de devenir un incontournable objet de la pop culture, détourné à de nombreuses reprises. Les plus marquantes ? Le compte Twitter Titanic Hoops proposant de revivre des moments clé de match de basketball avec le générique du film, une dédicace dans un épisode de South Park, sans oublier toutes les reprises du morceau, dans des versions réussissant même parfois à dépasser l’originale côté mièvrerie ou WTF… La preuve en 5 exemples.
Une reprise par un certain Nick Pitera, graphiste 3D chez Pixar, et accessoirement chanteur à ses heures perdues. 4 millions de vues pour sa version.
Une reprise par le ténor Amaury Vassili, avec un orchestre qui, hélas, n’a pas sombré avec le célèbre paquebot.
En Ukrainien, chanté par une ado de 14 ans, pour l’édition locale de « The Voice ». Difficile de choisir…
Attention, chef-d’œuvre : My heart will go on à la sauce punk. Et étonnamment, un petit parfum de Blink 182 qui prouve que la structure du morceau s’adapte finalement à toutes les situations…
Et bien sûr, pour conclure, le sommet indépassable de Matt Mulholland, façon « shitty flute », dans une version qui rappellera à tout collégien normalement constitué pourquoi il a préféré sécher les cours de solfège. Le clip, lui, est un autre sommet.