Voici les 10 meilleures punchlines du rap francophone de 2018

  • On est à peine début mars, mais le rap francophone a déjà livré son lot de punchlines cultes, prêtes à titiller les oreilles et choquer les consciences. En voici déjà dix.

    Vald – Réflexions basses

    La punchline : « Soit je rappe, soit j’me défonce : dans les deux cas, j’me déshumanise / J’me défonce pour oublier que quand j’me défonce pas, je ne fais que du rap / Est-ce que tu visualises ? »

    Notre avis : Réflexions basses dévoile non seulement le versant triste et mélancolique de Vald, mais contient une flopée de phrases fortes. Dont celle-ci, celle d’un rappeur conscient de ses maux et plongé en plein doute existentiel.

    Grems – Fantomas

    La punchline :

    Ma vulgarité, c’est de l’audace, je sors des grottes de Lascaux, man / J’sais faire du feu et des beaux graphes, tu verras tout dans le ‘bum-al’ / Plusieurs atouts a le beau mâle. »

    Notre avis : Toujours très porté sur la technique, Grems prouve une fois de plus la malléabilité de la langue française et rappelle une vérité essentielle : la vulgarité peut parfois être belle. Et audacieuse, donc.

    Ichon — 2018

    La punchline : « Je veux du vert, je veux du gold / Je mets du True Religion / Je m’habille pour pas ressembler à un clown comme Rohff.»

    Notre avis : Pas forcément la phase la mieux ficelée de ce morceau inédit, mais sans doute la plus étonnante. Ichon en guerre contre Roh2f en 2018 ? La première offensive vient en tout cas d’être lancée.

    Loud — Devenir immortel (et puis mourir)

    La punchline : « J’voulais seulement devenir immortel, avant de mourir. »

    Notre avis : Premier album de la dernière sensation du rap québecois et déjà une certitude : Loud veut marquer son époque avant d’aller tutoyer le paradis. En écoutant du Prodigy, si possible visiblement.

    Lonepsi – Sans dire adieu

    La punchline : « J’ai comme une envie souterraine d’aller plonger sous tes reins. »

    Notre avis : Presque chantée, cette phrase est probablement l’une des plus sensuelles entendues depuis le début de l’année. Suffisant pour se la réécouter en boucle, non ?

    Isha – Au grand jamais

    La punchline : « J’entends les hurlements des voyous, j’entends les cris des skaters / J’ai l’air heureux quand je monte sur scène, c’est grâce aux antidépresseurs. »

    Notre avis : En attendant la sortie du très attendu « La vie augmente, vol.2 », Isha confirme en deux lignes une des grandes tendances de ces derniers mois dans le rap francophone : la mise à nu d’une certaine mélancolie.

    Caballero & JeanJass – Tu connais pas

    La punchline : « On arrive à quinze, y’a autant d’beurs que de noirs / J’ai même plus l’temps d’me branler, j’crois qu’j’vais faire un burnout. »

    Notre avis : Parce qu’en deux phrases, JeanJass dit tout : son envie d’unité, son sens des priorités et son état mental.

    Joe Lucazz – Paris

    La punchline : « Dans tes plus grands restos, le cuisto est indien, sri lankais, malien / À chaque feu rouge mendie famille d’Roumains / Postichés en syriens, la plus belle avenue aux Qataris elle appartient. »

    Notre avis : Joe Lucazz est de ces rappeurs très importants pour toute une génération d’auditeurs, peu nombreux mais religieusement acquis à sa cause. Et on comprend pourquoi à travers ce morceau, où il dévoile sa vision de la capitale française.

    Roméo Elvis – Chanmax

    La punchline : « J’ai sorti les chiens du tieks, en fait, c’est des labradors / On suit les priorités, c’est la bouffe après, et le rap d’abord. »

    Notre avis : Toujours important de rappeler les priorités, non ? Surtout quand on connait la popularité de Roméo Elvis, tellement attendu qu’il vient de se permettre de publier une version augmentée de son dernier projet, « Morale 2luxe ».

    Orelsan – San

    La punchline : « J’ai dit : « Je t’aime » à des connasses qui n’en valaient pas la peine / J’ai jamais dit : « Je t’aime » à ma mère / J’veux plus faire marche arrière / J’arrive à peine à la fin du début d’ma carrière. »

    Notre avis : Entendre cette punchline lors des dernières Victoires de la musique (où il a tout cartonné, rappelons-le) fut tellement jouissif qu’on ne pouvait s’empêcher de terminer avec l’un des grands morceaux rap de ces derniers mois.

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