2022 M04 3
Savez-vous sur quoi dansaient les Ukrainiens dans les décennies 70 et 80 ? C’est à cette question que le DJ c.j. plus a tenté de répondre en partageant « Ukrainian Funk. Vol 1 », une compilation qui a vu le jour pour la toute première fois en juin 2015. Mais avant de s’attaquer au fond, débutons par la forme. Dans un récent article, nous vous parlions de ces Russes qui contournaient la censure en écoutant des chansons occidentales sur des radiographies. Ici, les vinyles sur lesquels ont été piochés les morceaux ont aussi une particularité : ce sont des flexi disc, soit des disques flexibles, comme le nom l’indique.
c.j. plus est donc un digger. À l’image des personnes partageant la passion de rechercher des vinyles plus ou moins rares et anciens, ce DJ d’Odessa s’est lancé dans une quête consistant à réunir le plus de pépites consacrées à de la funk, de la soul et de la disco ukrainienne des années 70 et 80. Ce long travail d’immersion a commencé lorsqu’il a découvert un magazine soviétique qui s’appelait Krugozor, comme on peut le lire sur le descriptif de la page Bandcamp.
Si l’introduction de ce disque a été réalisée par son ami MC Alex Pervin, toutes les autres pistes réunissent ce qui faisait s’enjailler le pays, qui était à cette époque sous le joug de l’URSS. Toujours sur Bandcamp, c.j. plus explique : « J'ai préparé cette collection il y a longtemps, quoi qu’il en soit, les vinyles anciens de funk ukrainienne sont les plus difficiles à trouver. » Dans son ensemble, ce premier volume de presque 50 minutes et complétement rétro, propose une gamme de grooves très efficaces au fur et à mesure que les chansons défilent. Ce voyage dans le temps est presque kitsch par instants, mais il est tellement prenant.
En allant faire un tour sur la page Bandcamp de ce pionnier local du mouvement big beat - mélange d’électronique, de hip-hop et de rock, avec des baffles à faire trembler les murs, né à Brighton -, vous trouverez des dizaines de compilations similaires. En plus du funk, vous pourrez tomber sur d’autres musiques - du jazz par exemple -, originaires d’autres pays du Caucase, comme la Bulgarie ou l’URSS.
Enfin, si vous voulez soutenir le travail de ce DJ et producteur, vous pouvez aussi aller lorgner du côté de son label indépendant ODBEATS. Vous y trouverez d’autres artistes d’Odessa, mais cette fois acquis à la cause des genres hybrides : du trip hop au rap indé, en passant par de l’abstract hip-hop, un genre collant à l’œuvre de DJ Shadow, l'un des maîtres à créer de feu DJ Mehdi.
Pour aller sur sa page Bandcamp, c'est par ici.