2018 M01 26
Bad trip. Depuis quelques années, le nombre de cas d’instabilité mentale serait en constante progression dans le monde de la musique électronique. Il faut dire que le mode de vie mouvementé des DJ’s serait un excellent catalyseur quand il s’agit de mener à la dépréciation de soi ou à l’anxiété, des sentiments stimulés en permanence par les commentaires haineux des réseaux, et qu’on retrouve de façon plus globale chez toutes les catégories de musiciens. 7 sur 10 seraient effectivement dépressifs ou angoissés, selon une association britannique.
« Les médias sociaux sont dangereux parce que c’est absolument horrible pour vous. C’est vénéneux. Et comme nous travaillons dans une industrie qui y est directement liée, il n’est donc pas surprenant que notre santé mentale soit autant endommagée. » (Ben Pearce, DJ et producteur)
Drogue digitale. Dans le cas des DJ’s, à lire l’enquête menée par nos confrères de Mixmag, il semblerait que ce soit encore pire. Pour le DJ, les insultes gratuites et frustrantes jetées quotidiennement sur ses réseaux sociaux finiraient par être mal vécues, et celui-ci serait souvent poussé vers une remise en question perpétuelle ; bref, vers le fond du trou. Le côté pervers de l’histoire c’est que les DJ’s n’ont pas d’autre choix que d’assurer une présence sur chaque plateforme sociale disponible avec un seul leitmotiv : plus de profils pour un plus large public. Pour éviter le suicide artistique, ils seraient donc condamnés à passer leurs journées à alimenter eux-mêmes leurs pages (ou payer quelqu’un pour le faire à leur place, s’ils en ont les moyens) et à tenter de jauger leur notoriété fonction du nombre de likes.
Fin du set. Facebook ayant même récemment reconnu que passer trop de temps sur le réseau pourrait causer des troubles du comportement, on n’est pas vraiment surpris par le fait que les musiciens dits électroniques connaissent des déprimes digitales. Dans leur cas, un système d’affect démesuré pourrait engendrer des crises de panique et la mise entre parenthèses d’une carrière, comme c’est le cas de la DJ Medvesek obligée d’appuyer sur pause le temps de suivre une thérapie, ou encore du DJ anglais Ben Pearce qui, en 2016, réussissait à exploser les compteurs (17 000 de likes) en annonçant… une pause dans sa carrière. Mêmes causes, mêmes effets,
I have an important message for all my fans, especially anybody who is planning on seeing me DJ this year.It is with a…
Posted by Ben Pearce on Monday, July 18, 2016
À défaut d’avoir trouvé un remède immédiat, il faudra donc peut-être donc s’habituer à mixer avec une camisole.