2016 M11 9
Si vous nous rejoignez à l’instant sur la planète internet, bonjour, bienvenue dans un monde où un magnat de l’immobilier à la mèche rebelle gouverne désormais la première puissance mondiale. On ne se lancera pas plus dans l’analyse géo-politique de cette décision finalement démocratique, mais quelque chose nous interpelle dans le discours prononcé par Trump ce matin. Après dix minutes d’allocution, le nouveau Président sort de scène avec, en bande-son, un titre des Rolling Stones pas vraiment choisi au hasard : You can’t always get what you want. Comble de l’ironie pour un candidat ayant passé l’intégralité de la campagne à diviser l’Amérique et opposer les classes sociales, petit message bien senti à la perdante Clinton et énorme paradoxe quand, quelques minutes plus tôt, Donald promettait que bientôt grâce à lui « tout le monde aurait du travail ».
Quand Trump dit « tout le monde aura du travail vous serez fier de moi » et se casse sur du https://t.co/MLhZNzQY1u #ironie / 20
— Mayl’ Mesnier (@mayl_me) 9 novembre 2016
Tout ceci ne pourrait être qu’une coïncidence, si Donald Trump ne s’était pas fait remarquer quelques mois plus tôt pour l’utilisation illégale d’autres morceaux des Stones lors de précédents meetings. En mai dernier, les titres Start Me Up, Brown Sugar et You can’t always get what you want étaient diffusés lors de shows du candidat républicain, avant que celui-ci ne se fasse finalement rappeler à l’ordre par le porte-parole du groupe, visiblement pas très content de servir de bande-son pour ce grand barouf : « L’équipe de Trump n’a demandé aucune permission pour l’utilisation de ces chansons », rappelait Fran Curtis au Daily Beast. Ce à quoi Trump se contenta de répondre « qu’il était fan de Mick Jagger et qu’il avait le droit de diffuser les morceaux qu’il souhaitait tant qu’il payait les droits ». Affaire clôturée ? Pas vraiment. En décidant de terminer son discours d’investiture à la Présidence par les chœurs angéliques de l’introduction de You can’t always get what you want, Trump prouve une fois de plus qu’il est paradoxalement très mauvais perdant et que nul ne pourra désormais lui résister. Pas même les Stones.
Étonnamment, le tweet diffusé par le groupe le 22 juillet, rappelant que les Stones s’opposaient à l’utilisation de ce morceau par Trump, avait ce matin disparu. Impossible de savoir, finalement, si Keith et Mick ont eux aussi de la sympathie pour le diable.