2017 M07 22
Mixtape. Tout a commencé quand, après le lycée, Jordan Cardy décide de bosser dans un pub. De nature bordélique et turbulente, il sert un hamburger presque cru à un client et se fait virer. De cette expérience, il en sort un premier disque, « Mixtape » (2015), des prémisses encore brouillonnes entre King Krule et Mike Skinner (le leader de The Streets). Il envoie quand même son album à Drew McConnell, bassiste du groupe Babyshambles. Les deux loustics finissent par devenir potes. Drew lui prête de l’argent et lui refile ses contacts. Le train est en marche.
Branleur. Le nom « Mixtape » reflète parfaitement l’album : plusieurs genres et styles cohabitent, se mêlent, s’entrechoquent sans jamais que l’un prenne le dessus sur l’autre. Un équilibre qui fera la marque de fabrique du jeune Jordan. Rat Boy fait le show dans la plupart des rades et salles de concert du Royaume-Uni. Avec une dégaine d’ado attardé, les cheveux en bataille, des fringues trouvées dans des fripes à deux balles et une attitude de branleur, celui que l’on compare à Jamie T cartonne outre-Manche.
Blur et Kendrick Lamar. Malgré sa dyslexie, Jordan pond des textes depuis l’âge de 11 ans. Et parmi les 100 chansons qu’il a en tête pour son premier album, il en choisit 25. Il réussit même la prouesse d’avoir deux membres de Blur en guest stars : Graham Coxon sur Laidback et Damon Albarn sur Turn Around M8. Pendant ce temps-là, il est nominé dans les catégories de meilleurs espoirs et remporte le prix NME de meilleur jeune artiste de 2016. Kendrick Lamar ira jusqu’à sampler l’une de ses chansons, Knock Knock Knock, sur son dernier album « DAMN » sorti cette année. Ca devrait lui porter chance pour son premier LP, « SCUM », qui débarque le 11 août.