2018 M01 11
Slick Rick. Réalisée en 1990, cette photo aurait dû servir de couverture à son livre Rap! Portraits & Lyrics of a Generation of Black Rockers. Problème : Slick Rick a entretemps été arrêté pour avoir tiré sur quelqu’un et l’éditeur ne souhaite pas prendre le risque de mettre un mec incarcéré en couverture d’un livre…
Les Clash. En 1980, Janette Beckman travaille pour le Melody Maker et se rend à Milan avec l’écrivain Paolo Hewitt à l’occasion d’un concert des Clash dans un vélodrome. Quelques heures avant de monter sur scène, Joe Strummer, Mick Jones et les autres se réunissent dans une cave sous le stade et laissent Janette Beckman capter l’un de ses meilleurs clichés.
Janette Beckman a réalisé deux pochettes pour The Police, mais celle-ci, réalisée en Hollande où le trio avait loué un studio au beau milieu d’un bois pour la séance, est sans doute la plus mémorable. Déjà, parce qu’elle symbolise pleinement le début des années 1980. Et puis parce que les couleurs ne correspondent pas au souhait initial de Janette Beckman, qui a donc été contrainte de s’adapter aux conditions lumineuses de la salle.
Boy George. La rencontre de Janette Beckman et Boy George est belle : alors que le rédacteur en chef du Melody Maker, un peu homophobe, refuse de mettre un tel artiste en couverture, la photographe insiste, lui montre le résultat d’une session à Notting Hill et parvient à le convaincre. Résultat : Boy George pose en couverture du Melody Maker et son premier single se hisse illico au sommet des charts — pour la première fois de son histoire, le journal anglais également.
Blondie. A côte d’une fenêtre du Covent Garden Hotel à Londres en 1981, Debbie Harry apparait en toute simplicité, sans maquillage ni tenue excentrique. « J’ai aimé le fait qu’elle paraisse si naturelle. Elle paraît si délicate, si belle », a d’ailleurs fini par déclarer la photographe.
UB40. Janette Beckman dit avoir toujours aimé les groupes anglais en raison de leur style très prononcé, parfois excentrique. C’est une nouvelle fois le cas avec les gars de UB40, photographiés ici dans le quartier de Soho à Londres, près d’un sex shop et d’un coin de rue traditionnellement occupé par des prostitué.e.s.
Avec Arthur Russell. En 1987, Arthur Russell débarque dans le studio de Janette Beckman sur Lafayette Street. L’idée de lui faire porter un chapeau pour illustrer sa timidité émerge vite. Celle d’utiliser un exemplaire du New York Times également. Pour une double réussite : le cliché se retrouve non seulement en pleine page dans The Face, ce qui n’était pas forcément du goût d’Arthur Russell, et sert également d‘artwork à « Another Thought », l’album posthume sorti en 1994, deux ans après sa mort.
Salt N Pepa. « Le style à l’état pur. » Voilà comment Janette Beckman parle de cette photo de Salt N Pepa, réalisée en 1987, après avoir passé une journée à se balader dans le Lower East Side. Dans la foulée, elle se retrouve transformée en affiche géante dans les rues de Londres et sert de base à la pochette de l’album « A Salt With A Deadly Pepa », sorti en 1988 et illustré une nouvelle fois par une photo de Janette Beckman.
Fan de The Message, Janette Beckman est tout heureuse à l’idée d’aller photographier Grandmaster Flash et ses Furious Five en 1988. L’équipe d’Atlantic Records lui explique alors le concept : les faire apparaître aux côtés d’une Rolls Royce, de filles en bikini et d’une caisse de champagne. L’une des premières pochettes bling-bling de l’histoire du hip-hop est née.
EPMD. Autre pochette mythique, celle réalisée en 1989 pour l’album « Unfinished Business » d’EPMD. Sa force ? Avoir été réalisée en dix minutes, avoir su mettre en avant les vêtements d’Erick Sermon et de Parrish Smith, que Janette Beckman considère comme « des pyjamas de femme« , et avoir créé une réelle mode – on parle quand même ici d’une photo imprimée sur des milliers de t-shirts aux États-Unis.