Portrait de Contrefaçon, le collectif techno qui veut brûler Paris

  • Contrefaçon, ce sont des garçons ! Et pas n'importe lesquels : des Parisiens soi-disant membres d'un groupe de musique-vidéo créent le buzz depuis quelques mois en mettant au point des clips et des morceaux qui trahissent un sens inné de la fête.

    Électro choc. Le but de Contrefaçon semble assez simple : se défouler, si possible en étant high, sous MDMA, amphètes ou tout simplement sous le coup d’une techno qui tabasse, avec des TN aux pieds le long des trottoirs crades des grandes métropoles françaises. « Soirée isolée, bourrés sur le pavé, crackés dans le tromé », répètent d’ailleurs tel un mantra ces quatre Parisiens sur le refrain de leur dernier single, Danser penser. C’est dire si ce collectif avance à sa façon, sans contrefaçon donc.

    L’idole des jeunes. Ce jusqu’au-boutisme a immédiatement séduit Vitalic, dont Contrefaçon a assuré quelques premières parties, et n’empêche visiblement pas les médias de s’emballer ces derniers mois : Le Figaro les considère maladroitement comme les « nouveaux Justice », LCI leur souhaite le même destin que Kavinsky, tandis que les plus malins inscrivent Contrefaçon dans une démarche proche de celles de Club Cheval ou de Casual Gabberz. Tout ça grâce à des mélodies violemment décalées, bordéliques, punks, extrêmes et tout un tas d’autres adjectifs permettant de comprendre à quel point Contrefaçon torture les règles du bon goût. « J’te nique ta mère en Air-Max« , comme ils disent, avec cette frénésie qui les caractérise.

    Hardcore à corps. R-Max, Aviv, Horef ou le dernier en date Danser penser, tous ces titres ne peuvent toutefois pas être résumés aussi facilement, réduits à des hymnes pour ados attardés, adeptes des soirées gabber et du look skinhead. Contrefaçon, ce sont aussi des vidéos hyper léchées, narratives et maîtrisées, qui doivent autant à l’influence de Jonas Åkerlund et Gaspard Noé, qu’à des films comme La Haine ou Strange Days. Ou comment jeter des ponts entre les genres et interroger la relation entre réalisme et virtualité tout en mettant au point des clips et des morceaux qui portent en eux une notion d’efficacité, ce goût de la jouissance immédiate perceptible chez toute une génération de fêtards aussi utopiques que désespérés.

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