Musicalement, que retenir de la soirée au Louvre ?

  • Tous les cinq ans, c’est la grande question : quels artistes pour célébrer la victoire du nouveau Président ? Sans surprise, la cuvée 2017 s’est révélée… surprenante. Décryptage avec Magic System et quelques autres.

    Musique en marche. Pas toujours facile d’allier République et musique. Les plus vieux se souviendront de Renaud et Bernard Lavilliers chantant en 1988 pour la réélection de François Mitterrand, les plus jeunes peut-être de l’accordéoniste massacrant La Vie en rose d’Edith Piaf à Tulle pour François Hollande en 2012 et, bien sûr, impossible de ne pas citer Mireille Mathieu (aïe) reprenant La Marseillaise place de la Concorde pour l’élection de Nicolas Sarkozy, en 2007.

    Pour le sacre de Macron, forcément, changement d’époque et de style avec, au Louvre, dimanche soir, un casting musical auquel personne n’aurait jamais pensé. Un quasi inconnu – Cris Cab – à priori envoyé par Barack Obama, notamment connu pour ses premières parties de Kendji Girac et sa reprise d’un morceau de Sting ; mais aussi les DJ Michael Canitrot et Richard Orlinski (moins bling que Guetta sous la Tour Eiffel, il est vrai) avec, en fond sonore, le rai de « Un, deux, trois soleils » de Khaled, Faudel et Rachid Taha composé presque vingt ans plus tôt, avec des costumes dorés dignes d’un concert de l’Eurovision. Les électeurs du Front National ont dû apprécier.

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    Magic anti system. Mais le plus surprenant sur scène, au Louvre, c’est encore la présence du groupe Magic System, dont le dernier album remonte pourtant à 2014 (année de l’entrée de Macron au gouvernement, tiens tiens). Pas sûr que tous les mélomanes de l’hexagone aient apprécié la prestation, pourtant le candidat n’en était pas à son coup d’essai avec le groupe ivoirien, déjà entendu lors de précédents meetings. Plutôt lourd (de sens) et un symbole adressé à une foule assez jeune venue là pour danser plutôt que pour agiter des drapeaux.

    En marge. De l’autre côté de Paris, dans le camp des vaincus, on se consolait comme on pouvait sur un tube de Jean-Jacques Goldman. Preuve ultime que lorsqu’il est question de politique, la musique n’est pas toujours bonne.

    En cas de réélection en 2022, pour le Louvre on conseille tout de même à Macron de voter pour les Daft Punk ; leur Pyramide devrait permettre de mieux fêter la victoire, one more time.

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