C'est quoi le "Lo-Fi Hip Hop" ?

Sous-genre du « rap conscient », le Lo-Fi a la particularité d’être uniquement instrumental, ou simplement narré de passages de films ou d’une citation tirée d’un anime japonais. Caractérisé par sa lenteur et l’utilisation de sons désuets, tels que des grésillements, le bruit d’un lecteur radio ou d’un vieux solo de jazz en mauvaise qualité, ce genre est d’une rare douceur. Personne ne sait néanmoins d’où il vient précisément, mais sa paternité a naturellement été attribuée par les aficionados aux génies du genre, tels que Nujabes, J Dilla ou Jinsang.

Scottie Pippen. Le Lo-Fi Hip Hop est un peu au rappeur ce que l’ailier virtuose était à Michael Jordan. Une aide providentielle, un soutien sans relâche dans l’expression de son art, qui ne rechigne pas à l’idée de passer au second plan. Ainsi, derrière les tubes de certains artistes, tels que Jocelyn Flores d’XXXTentacion ou 1992 de Rejjie Snow et Loyle Carner, se cache quelqu’un de tout aussi génial, tapi dans son ombre onirique.

Musique tout terrain. En se basant sur les commentaires des quelque 19 165 abonnés au subreddit « /r Lo-Fi Hip Hop », on discerne trois types d’auditeurs. Les bosseurs, qui voient un certain exutoire dans ces sonorités astrales, les fumeurs, tout benêts d’avoir trouvé une narration propice à leur consommation et, enfin, les romantiques, qui ont désormais compris qu’un beat valait parfois mieux que certains mots.

Sur YouTube, le genre est également adulé. De nombreuses chaînes proposent des mix, allant de la dizaine de minutes à la dizaine d’heures. Chillhop Music diffuse même en direct 24h/24 le gratin de ces beats arabesques.