Pourquoi Justin Timberlake est plus avant-gardiste que vous ne le pensez

  • La reprise de « My Love » par The xx et son nouvel album l’ont encore prouvé : Justin Timberlake est cet artiste qui, au-delà des tubes, sait composer de vraies mélodies, aussi sexy qu’ambitieuses. Et ça, en fait, l’Américain le démontre depuis son premier album en 2002.

    Boys band à part. Un refrain entêtant, une production ingénieuse et un clip en forme de règlement de compte avec son ex Britney Spears. Cry Me A River est devenu, au fil des années, l’identité musicale de Justin Timberlake : quatre minutes et cinquante secondes qu’on (ré)écoute pour se replonger dans l’entertainment d’une époque, le début des années 2000, et pour sa dimension à la fois tubesque et novatrice. Ça tombe bien, c’est dans cet entre-deux que l’Américain a toujours évolué, excellé et posé les bases d’une discographie plus futée qu’on ne le croit.

    Hit Machine. Il suffit de voir les producteurs présents sur son premier album, « Justified », vendu à plus de 7 millions d’exemplaires, pour comprendre que le mec n’est pas là pour plaisanter. C’est en effet aux côtés de Timbaland et des Neptunes que Justin Timberlake met au point ses premiers succès solo (Cry Me A River, donc, mais aussi Rock Your Body et Señorita), qui lui permettent de toucher aussi bien les ados que les amateurs de sons rares. Pour son deuxième album, « FutureSex/LoveSound », aucune raison de changer de formule. On retrouve une nouvelle fois Timbaland à la production, son goût pour les grooves chaloupés, des arrangements rétro et des tubes. Une synthèse parfaite de ce à quoi doit ressembler le R’n’B : un genre audacieux porté par des mélodies catchy et un chanteur qui se la joue de plus en plus crooner.

    « Si Led Zeppelin et Pink Floyd peuvent faire des chansons longues, pourquoi pas moi ? »

    L’art de la surprise. En 2013, c’est aussi l’image d’un artiste capable de collaborer avec les plus grands que Justin Timberlake parvient à imposer. Ce que vient confirmer « The 20/20 Expérience » (là encore produit par Timbaland, mais légèrement en deçà des deux premiers efforts) pour lequel Justin Timberlake ose les plus folles comparaisons (« Si Led Zeppelin et Pink Floyd peuvent faire des chansons longues, pourquoi pas moi ? ») avec environ mille pistes différentes sur chaque morceau.

    L’homme aux 50 millions d’albums. On parle quand même d’un mec qui tente de séduire Scarlett Johansson dans le clip de What Goes Around… Comes Around, qui se passionne pour Arcade Fire, David Byrne et Radiohead, qui a fait appel à David Fincher pour la vidéo de Suit & Tie, qui s’apprête à faire une apparition sur le prochain album des Foo Fighters et qui a déjà collaboré avec les plus grands : de Kanye West à Jay-Z, en passant par Rick Rubin et 50 Cent. Non, décidément, Justin Timberlake n’est plus le parfait petit bright boy de l’industrie musicale, celui qui a vendu plus de 50 millions d’albums avec ‘N Sync. C’est désormais un artiste courtisé, rare, qui a parfaitement compris que l’on pouvait conquérir le sommet des charts en prenant pas mal de risques.

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