2018 M01 24
Don’t stop de music. Traditionnellement, l’Angleterre a toujours eu un coup d’avance sur la France en termes de soirées électroniques, de raves ou de culture club (une pensée à Boy George, au passage). Ce n’est pas un cliché, non, c’est une vérité. Indéniable et vérifiable historiquement. D’ailleurs, elle se confirme une fois encore ces derniers mois, alors que le gouvernement britannique vient d’annoncer son soutien aux différents clubs du pays, précisant qu’ils seraient défendus en cas de spéculation immobilière. En clair, il est désormais imposé aux promoteurs immobiliers de prendre en charge les frais liés aux nuisances sonores s’ils souhaitent construire des habitations à proximité d’une salle de concert.
« Comme plusieurs autres petits lieux de vie nocturne confrontés aux mêmes problématiques, nous devons engager de lourds et dispendieux travaux. »
Et la France dans tout ça ? Aucune mise en place de ce genre pour le moment. Ces derniers temps, c’est même plutôt l’inverse qui se passe. Un exemple ? On en a même trois : cette fameuse loi visant à « protéger l’audition du public » et obligeant désormais les clubs, salles de concert et festivals à réduire de trois décibels leur niveau sonore (de 105 à 102 dB) ; la mairie de Bellegarde interdisant le festival électro Totemystik pour des raisons de « sécurité », de « salubrité » et de « tranquillité publique » ; la disparition momentanée de La Mécanique Ondulatoire, haut lieu du rock à Paris récemment contraint d’arrêter les concerts.
« Comme plusieurs autres petits lieux de vie nocturne confrontés aux mêmes problématiques, nous devons engager de lourds et dispendieux travaux de mise aux normes, mais pour l’instant non souhaités par le propriétaire de l’immeuble », précisait avec regret l’équipe de la salle sur Facebook.
Chers jeunes et ami-e-s C'est avec un immense regret que nous vous annonçons l'arrêt de la musique live et quelque peu…
Posted by La Mécanique Ondulatoire on Thursday, January 4, 2018
Gentrification. À dire vrai, un quatrième exemple vient actuellement confirmer l’éternel retard de l’Hexagone sur son voisin britannique : La Machine du Moulin Rouge, contrainte de fermer ses portes depuis mi-janvier en raison « de débordements survenus devant les portes du club lors d’un évènement le 28 octobre 2017 ». Le problème est évidemment plus complexe, et trouve son explication dans la gentifrication de plus en plus forte des rues parisiennes. À l’image du quartier Bastille, terreau de La Mécanique Ondulatoire, où le magasin Goéland (blindé de t-shirts rock) vient de fermer boutique, tandis qu’une grosse agence de communication et tout un tas de bars à vin branchés ont émergé ces derniers mois…
Crédits photo : Alban Gendrot