Dix ans après "Oracular Spectacular", qui sont les disciples de MGMT ?

  • « Oracular Spectacular » a dix ans et c’est un sacré coup de vieux. Mais cet anniversaire rappelle surtout à quel point MGMT reste ce groupe qui souffle le chaud et le froid sur la pop music. En témoignent ces cinq artistes, dignes héritiers des New-yorkais.

    Le plus évident : Foxygen

    Parce que Jonathan Rado et Sam France embrassent la même insouciance qu’Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser. Parce que si leur œuvre connaît bien évidemment des ratés, elle a surtout de grands morceaux de bravoure. Parce qu’ils prennent eux aussi des descendants directs sous leur aile (coucou The Lemon Twigs !). Parce que, à l’instar de ceux de MGMT, les albums de Foxygen sonnent également comme un juke-box qui cracherait comme neuves des pop songs qui réactualisent les décennies passées sans jamais empester la cire des musées.

    Le moins flatteur : Empire of The Sun

    En 2008, soit un an après la sortie d’« Oracular Spectacular », il était difficile de ne pas faire le parallèle entre MGMT et Empire Of Sun, tant la même science pop imprégnait chaque son de « Walking On A Dream », faisait vibrer chaque corde vocale et animait la moindre note de ces mélodies référencées et mutantes, exactement comme chez les New-yorkais. Aujourd’hui, tout a changé : à l’inverse de MGMT, dont la cote semble toujours aussi forte, Luke Steele et Nick Littlemore ne sont plus qu’une caricature de ce qu’ils étaient, adeptes d’un son maniéré, outrancier et nettement moins tubesque que par le passé.

    Le plus surprenant : Frank Ocean 

    À priori, impossible de placer au même niveau MGMT et Frank Ocean, mais ils partagent plusieurs points communs : le goût des expérimentations en studio, cette façon d’aller constamment puiser dans les catalogues du passé pour inventer une nouvelle grammaire sonore, cette volonté de rendre hommage à leurs idoles (MGMT avec le morceau Song For Dan Treacy sur leur deuxième album, Frank Ocean en interview) ou encore cette faculté à faire partie d’une scène bien identifiée, quitte à être membre permanent d’un collectif (Odd Future toussa toussa). Cerise sur le gâteau : Nature Feels, où Frank Ocean sample le célèbre Electric Feel d’Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser.

    Le plus calculé : Soko

    À l’époque, aux côtés de Chairlift ou de Yeasayer, MGMT faisait indéniablement partie d’une scène, libre, un peu zinzin et surtout défricheuse de nouvelles sonorités. Soko l’a parfaitement compris : actuellement en studio pour enregistrer son nouvel album, la Française s’est entourée de Patrick Wimberly (Chairlift) sous les conseils d’Andrew VanWyngarden, et avoue avoir confié certaines de ses parties de guitares à un des musiciens de MGMT, James Richardson. Un revival brooklynien est-il prévu ? Rien n’est moins sûr…

    Le moins connu : Bad Wave

    On aurait pu conclure avec BRNS, PWR BTTM ou tous ces groupes qui ont choisi d’économiser les voyelles et de privilégier les acronymes, mais l’électro-pop de Bad Wave parle d’elle-même. On y entend notamment la même utopie pop, le même amour du refrain et le même intérêt pour les synthés grandiloquents qui, au final, se révèlent bien plus subtils qu’on ne pourrait le croire.

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