2017 M06 15
Les rockeurs ne s’offrent pas seulement des vies de rêve, des concerts face à des fans en transe et des parties de jambes en l’air avec les plus belles femmes de la planète. Ce sont aussi des esthètes, qui puisent leur inspiration auprès d’êtres humains singuliers, énigmatiques et flamboyants. C’était le cas des Rolling Stones avec Anita Pallenberg, décédée en début de semaine de cause encore inconnue.
A most remarkable woman. Always in my heart.
(Photo: Michael Cooper) pic.twitter.com/ubZtRYW1Am— Keith Richards (@officialKeef) June 14, 2017
L’Italo-allemande n’était bien entendu pas la seule muse de la bande à Mick Jagger, Marianne Faithfull et Bianca Jagger sont également passées par là, mais elle était indéniablement la plus déglinguée et la plus présente. De 1965, date à laquelle elle entame une liaison avec Brian Jones, jusqu’à 1979, date à laquelle elle rompt avec Keith Richards, Anita Pallenberg sera restée proche des Stones pendant près de quinze ans, satisfaisant l’appétit sexuel insatiable de ces stars du rock, interprétant les chœurs sur le célèbre Sympathy For The Devil, jouant en 1970 aux côtés de Mick Jagger dans Performance, un film de Nicolas Roeg.
Limiter la carrière d’Anita Pallenberg serait toutefois injuste. On parle quand même ici d’une ancienne résidente de la Factory d’Andy Warhol, d’une figure de la scène arty new-yorkaise, d’une femme qui, à l’instar de Nico, a toujours mené de front des carrières de mannequin et d’actrice – on l’a notamment vu dans Barbarella de Roger Vadim, mais aussi, plus récemment, dans Mister Lonely d’Harmony Korine (2007) ou encore 4h44, Dernier jour sur Terre d’Abel Ferrara (2011). Ce n’est donc pas vraiment la « sixième Stone », comme la nommait la mannequin Bebe Buell, qui vient de nous quitter, mais bien un modèle pour des stars comme Kate Moss, une adepte des parcours alternatifs, une amoureuse des marges et des avant-gardes : « Une dure à cuire [qui], dixit Keith Richards, lui a appris à se conduire en homme. »