1877 - 2017 : la platine vinyle fête ses 140 ans

  • On vient de fêter le 140ème anniversaire de la platine vinyle : une révolution suffisamment importante pour que l'on ait aujourd'hui envie de revenir sur son histoire. En dix dates marquantes.

     

    1877

    En avril 1877, Charles Cros imagine un moyen d’enregistrer les sons sur un support enduit de résidu carboné qu’il nomme le paléophone. Problème : personne ne le croit, contrairement à Thomas Edison qui, au cours de ses recherches sur le télégraphe dans son laboratoire californien, met au point le phonographe. Malin, il en offre une représentation publique le 7 décembre 1877 et dépose le brevet quelques jours plus tard.

     

    1887

    C’est l’histoire d’une peinture mythique : on est alors en 1887 et, suite au décès de Mark Henry Barraud, son frère Francis récupère la garde de son chien (Nipper, décédé en 1895), particulièrement sensible à la musique. Conscient du phénomène, l’Anglais immortalise ainsi la scène au pinceau. William Barry Owen, directeur de la Gramophone Company à Londres, adore, l’achète pour une centaine de livres et en fait le symbole de Gramophone, un label qu’il dirige depuis la fin du 19ème siècle.

    1907

    À cette époque, un marché mondial commence à prendre forme grâce aux 78tours et aux productions de Nellie Melba et Enrico Caruso, deux des plus grandes stars de l’opéra pré-Première Guerre Mondiale.

    1937

    Ceux qui parlent de l’arrivée du streaming et de la baisse des ventes de disques au cours des années 2000 comme de la plus grande crise de l’industrie musicale n’ont pas révisé leur cour d’histoire. En réalité, la plus grande crise du secteur est survenue en 1937, lors de la Grande Dépression, à une époque où les platines ne se vendent plus. Et ce, en dépit du Duo Jr, le premier tourne-disque commercialisé par RCA Victor en 1934.

    1947

    Comme après chaque conflit international, les innovations technologiques se sont accélérées suite à la Seconde Guerre Mondiale. Mais ce sont bien des Dj’s du Nord de l’Angleterre tels que Bertrand Thorpe, Ron Diggins ou Jimmy Savile qui révolutionnent alors la pratique de la platine vinyle. Comment ? En organisant les premières soirées sans orchestre, avec seulement deux platines pour diffuser et mixer le son. Le sound-system est né.

    1967

    Chaque innovation technologique impacte directement la façon dont nous produisons et écoutons la musique. Ainsi, quand les 33tours rendent possible l’enregistrement de longs formats, les musiciens laissent libre cours à leur imagination et donnent naissance aux albums concepts. « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band » de qui vous savez découle directement de ce procédé.

    1973

    Cette année-là, DJ Kool Herc, originaire de la Jamaïque, invente la technique du mix, qui lui permet d’aller et venir sur deux disques identiques tout en produisant un son nouveau. Deux ans plus tard, en 1975, le New-Yorkais Grand Wizzard Theodore pousse le délire encore plus loin et invente le scratch par accident. Selon la légende, sa mère lui demander alors de baisser le son de sa musique.

    1978

    Conçue par le fabriquant japonais Technics, la SL 1200 MK, dont la particularité est d’avoir un moteur placé sous le plateau et un variateur de vitesse permettant d’accélérer ou diminuer le tempo, est à l’origine destinée aux salons des amateurs de musique classique. C’était sans compter sur des génies du Bronx ou de Chicago qui vont en faire l’instrument de musique privilégié des DJ’s de la culture hip-hop comme des musique électroniques. « C’est simple, on trouve la MK II Technics dans toutes les discothèques du monde et tous les DJ, toutes musiques confondues, s’entraînent et ne travaillent qu’avec cette platine vinyle, disait d’ailleurs Cut Killer à Libération. Pour nous, c’est notre première meuf, on passe plus de temps avec elle qu’avec notre copine.»

     

     

    1985

    C’est la naissance du DMC (Disco Mix Club), une compétition opposant les DJ’s du monde entier et née du cerveau de Tony Price, star de la radio britannique. A-Trak ou C2C s’y sont notamment révélés.

    2017

    On en parle chaque année, sans trop savoir s’il agit d’une réalité ou d’un pur fantasme, mais le syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) se veut très clair : dans un rapport publié fin juin, il précise qu’un marché du vinyle a refait surface, que le volume des ventes a triplé depuis 2012 et que le vinyle représente aujourd’hui près de 8% des ventes physiques. À dans 140 ans.

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