2017 M01 28
Singin’ In The Rain, 1951. « Enclave d’allégresse dans le système hollywoodien », selon le critique Jean-Loup Passek, la comédie musicale n’a certes pas attendu Singin’ In The Rain pour inscrire ses codes au sein du cinéma populaire américain, mais tout de même, quel classique ! On est alors en 1951 et, visiblement, l’équipe d’On The Town, sorti en salle deux ans plus tôt, semble avoir compris comment exprimer au mieux son goût pour la stylisation. Avec, en prime, un standard inoubliable.
Hair, 1967. Parce que voir tous ces acteurs utopistes gambader, bras en l’air et sourire béat aux lèvres, était de loin l’un des meilleurs antidépresseurs de 1967, année complètement folle musicalement mais totalement abjecte politiquement (guerre du Vietnam, toussa). Bon, en France, c’est Julien Clerc qui prend le relai en 1969, ce qui est toujours plus compliqué à défendre.
New York, New York, 1977. Si tout dans La La Land, de son titre à son introduction spectaculaire, semble célébrer la splendeur de Los Angeles, d’autres réalisateurs, par le passé, se sont attachés à magnifier d’autres mégapoles. C’est le cas de Martin Scorsese qui, en 1977, avec New York New York, esthétise comme rarement la Big Apple, démontre qu’il maîtrise parfaitement l’art du pastiche et offre aux spectateurs des compositions profondément entêtantes.
School Daze, 1988. Ce qui sauve Spike Lee de la normalité, c’est sa capacité à insérer, avec le même degré d’émotion et avec la même aisance, des problématiques liées à la cause noire au sein de ses différents films. Ainsi, lorsqu’il s’essaye à la comédie musicale, c’est encore et toujours pour défendre la communauté afro-américaine, en opposant ici deux groupes d’étudiants aux idées divergentes, les « Wannabes » et les « Jigaboos ». C’est efficace, c’est réfléchi et ça paraît nettement plus réaliste que la rivalité entre les « T-Birds » et les « Scorpions » dans Grease.
Wonder.land, 2015. On a longtemps considéré Damon Albarn comme un simple rockeur hyper doué et réputé pour ses compositions à l’évidente efficacité. Mais ce qu’on a fini par comprendre, c’est à quel point le mec était un génial tripoteur de sons, ouvert aux musiques des quatre coins du monde, capable de produire des albums de musiques africaines et de réaliser des bandes-originales et des opéras avec une certaine classe. On aurait donc dû se douter que l’Anglais allait finir par s’intéresser à la comédie musicale, comme ce fut le cas en 2015 avec Wonder.land. Pas sa plus grande réussite, mais le projet est suffisamment intrigant et bien ficelé pour renvoyer Kamel Ouali à ses chères études.