Quand le cinéma invente ses propres groupes

  • Il y a vingt ans, "Le Cinquième Élément" débarquait sur les écrans et révélait une flopée de personnages mythiques, dont la Diva Plavalaguna. Mais Luc Besson n'est pas le seul à avoir mis en scène une artiste fictive dans un de ses films. La preuve par cinq.

    Jim and Jean — Inside Llewyn Davis

    À bien regarder leur filmographie, ce n’est pas la première fois que les frères Coen mettent en scène des groupes fictifs. On peut penser par exemple à Autobahn dans The Big Lebowski ou Soggy Bottom Boys dans O’Brother. Dans Inside Llewyn Davis, les Américains renouvellent l’expérience et la poussent un peu plus loin. Déjà parce qu’ils font appel à Justin Timberlake et Carey Mulligan pour incarner cette formation. Mais aussi parce qu’ils rendent ici hommage à la folk telle qu’elle était envisagée dans les années 1960 du côté du Greenwich Village avec une reprise du très beau 500 Miles d’Hedy West.

    Weird Sisters – Harry Potter et la coupe de feu

    C’est à un sacré casting qu’a fait appel Mike Newell pour le quatrième volet de la saga Harry Potter en 2005 : au sein des Weird Sisters (Bizarr’ Sisters en VF), ni plus ni moins que Jarvis Cocker, deux membres de Radiohead (Jonny Greenwood et Phil Selway) ou encore Jason Buckle d’All Seeing I. L’occasion de former une espèce de supergroupe de la pop britannique et de faire chanter le leader de Pulp sur de la cornemuse, déguisé en sorcier. C’est surtout l’occasion d’entendre trois morceaux inédits, spécialement écrits par Jarvis Cocker pour le film, dont un morceau étrangement nommé Do The Hippogriff.

    Diva Plavalaguna –  Le Cinquième Élément

    Peu de gens le savent probablement, mais la fameuse Diva Plavalaguna est interprétée par Maïwenn, en couple avec Luc Besson à l’époque (avant qu’il ne la plaque pour Milla Jovovich, mais ça c’est une autre histoire). On ne sait pas si c’est un choix « super green » ou non, mais ça en dit long sur l’énorme mythe qui entoure cette chanteuse d’opéra bleue, proche des Mondo-Shawans. Du côté du réalisateur français, il semble avant tout s’agir d’un simple clin d’œil. Pas à Björk, qui donne parfois l’impression d’être une extraterrestre débarquée dans le paysage pop, ni à la chanteuse soprano Inva Mula qui a prêté sa voix à la Diva, mais à Milla Jovovich. En serbe, « Plava laguna » signifie en effet « Bleu lagon », une référence au rôle de l’Américano-ukrainienne dans The Return To The Blue Lagoon en 1991.

    Figrin D’an and the Modal Nodes – Star Wars

    En 1977, George Lucas a la bonne idée de débarquer au cinéma avec le premier volet de la saga Star Wars (le quatrième en réalité) et son univers suffisamment riche et kitsch pour captiver des millions de fans à l’international. Au sein de ce monde en quête d’un nouvel espoir (c’est le titre de ce premier épisode), une scène continue encore d’intriguer aujourd’hui : celle où sept aliens (appelés Biths) interprètent un morceau dans la Cantina, un bar où pilotes, truands et contrebandiers se confrontent quotidiennement. Ces sept esthètes se font alors appeler Figrin D’an and the Modal Nodes, interprètent Mad About Me, deviennent cultes et reviennent faire une apparition en 2017 dans le jeu vidéo Star Wars Battlefront II, sous forme d’hologramme cette fois.

    The Venus In Furs et Wylde Ratttz – Velvet Godmine

    À sa sortie en 1998, Velvet Godmine est une ode au glam-rock qui a surgi presque trois décennies plus tôt. Sauf que Todd Haynes, le réalisateur, ne se focalise pas sur cette période glamour, préférant s’intéresser à ce qu’est devenu ce mouvement musical dix ans plus tard, en 1983. Et notamment à travers deux entités. Prestigieuses, les entités : The Venus In Furs, référence directe au Velvet Underground et formée autour de Thom Yorke et Jonny Greenwood (encore lui !), Bernard Butler de Suede et Andy Mackay de Roxy Music ; The Wylde Ratttz, composé de membres des Sonic Youth (Thurston Moore et Steve Shelley), des Minutemen (Mike Watt) ou des Stooges (Ron Asheton).

    Velvet Godmine est ainsi une formidable opportunité de voir Thom Yorke imiter Bryan Ferry, Ewan McGregor singer les gestes d’Iggy Pop ou même les membres de Placebo, tous réinventés au sein du groupe Flaming Creatures.

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