Caballero & JeanJass, une certaine idée du clip de rap

  • Ces derniers mois, nombreux sont les rappeurs à transformer leurs clips en véritables objets artistiques. Dernier exemple en date : "Un endroit sûr" de Caballero & JeanJass, grands adeptes de cette stylisation extrême de la vidéo promotionnelle.

    Clic clic. Un bref coup d’œil aux sorties de ces derniers mois suffit à s’en rendre compte : de Palpal de Lomepal à Vanille de Josman, de Jusqu’au dernier gramme de PNL à Basique d’Orelsan, en passant par la bonne moitié des titres du premier album de Vald, tous ces morceaux jouissent d’une esthétisation extrême et d’un concept vidéo à chaque fois unique.

    Chez Caballero & JeanJass, c’est un peu la même chose : chaque clip est un événement en soi, une sublimation visuelle du mode de vie des deux rappeurs belges aussitôt relayés par une communauté de fans toujours plus grande – 2,2 millions de vues pour Sur mon nom.

    Rap fiction. Un endroit sûr, leur dernier clip, ne déroge pas à la règle : ce n’est pas seulement à une représentation visuelle d’un des grands pics de « Double Hélice 2 » que l’on assiste ici, mais bien à une mise en scène finement ficelée, presque arty par instant et soutenue de bout en bout par la prestation d’acteurs visiblement professionnels. Réalisé par un Sidney Van Wichelen jusqu’ici habitué des publicités et des courts-métrages, Un endroit sûr démontre également à quiconque que Caballero & JeanJass ne sont pas seulement des « rappeurs golris » qui excellent dans l’exercice style. Ici, le propos est grave, voire pessimiste : « Toujours plus de balles, plus de bombes / Plus de haine, plus de honte / Connais-tu le monde ? »

    Génération YouTube. Cette esthétisation poussée à l’extrême n’est pas anodine : elle reflète en réalité le talent avec lequel les rappeurs ont su s’approprier les codes d’Internet, profitant de leur culture cinématographique et de technologies nettement plus accessibles financièrement que par le passé pour mettre en ligne des projets qui tiennent finalement plus du court-métrage que du clip promotionnel.

    « Depuis l’âge de 14 ans, j’écoute du rap, disait Caballero à Davycrocket Donc depuis mes 14 ans « je vis » dans un clip si tu veux. C’est pas compliqué, si tu me ramènes des caméras sur moi maintenant je peux te faire un clip à tout moment. Je suis prêt, allons-y ! »

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