Awful Records : LE label hip-hop d’Atlanta

  • D’Abra à Tommy Genesis, tous les artistes d’Awful Records ont leur look, leurs codes, leur langage et se préparent sans doute sans le savoir à marquer l’avenir. En tout cas, Drake et ILoveMakonnen sont déjà fans.

    Au petit jeu des belles découvertes, Awful Records se révèle indispensable depuis 2014, date à laquelle le label d’Atlanta publie le clip de Look At Wrist d’ILoveMakonnen et Father, véritable tête-pensante de ce collectif nébuleux (17 personnes) où l’on retrouve entre autres Abra, Tommy Genesis, Archibald Slim ou encore GAHM.

    Tous ou presque viennent d’Atlanta et tous ou presque s’entassent dans un des nombreux squats à l’est de la ville. Un peu comme si Awful Records n’était rien d’autre qu’une immense famille portée sur l’entraide et la débrouille. « La plupart du temps, les gens te disent : mec tu payes pas le loyer et tu fais rien pour aider. Casse-toi !, confiait Richposlim à The Fader. Avec Awful, c’est plutôt du genre : mec, t’es comme un vieil oncle relou avec qui j’aime pas trainer tout le temps, mais tu es mon oncle et je t’aime. Fais un beat. Je vais t’apprendre quelque chose d’utile. »

    De cette entraide collective est donc née la philosophie d’Awful Records, qui incite ses différents membres à ne pas s’enfermer dans une seule identité musicale. Tout est réalisé dans le plus pur esprit DIY, chacun file un coup de main à l’autre, développe son propre son (le R’n’B sensuel d’Abra, le boom bap de Stalin Majesty, les productions héritières de chez Anticon et de GAHM) et met en avant ses racines (Ethereal vient de la drum and bass, Slug Christ du grindcore).

    La formule, bien sûr, n’est pas nouvelle, mais elle fonctionne : ces derniers mois, Awful Records a ainsi été programmé au Pitchfork Avant-Garde à Paris et suscité la panique au sein de nombreuses rédactions, toutes très admiratives de ce label qui, en plus de proposer un autre versant du hip-hop made in Atlanta, a l’intelligence de ne jamais se prendre au sérieux.

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