2016 M10 2
En France, chaque présidentielle est rythmée par des candidatures improbables. Citons en vrac celle de Coluche en 1981 (9 sur 10 sur l’échelle du buzz), Christophe Alévêque en 2012 (1 sur 10) ou Jacques Cheminade à peu près à chaque fois (mince, ça c’est pas une blague). Si l’exercice a pu faire rire les abstentionnistes, rien de comparable avec la démesure d’Alice Cooper qui s’invite aujourd’hui dans la campagne américaine avec une réédition de son titre Elected, composé à une époque (1972) où Trump n’avait même pas encore bâti son premier château de sable. Le clip d’époque, s’il a au moins aussi mal vieilli que la mèche rebelle de Donald, a tout de même de quoi faire réfléchir tant le foutage de gueule ressemble, quarante ans plus tard, à une prophétie.
Un singe qui joue le rôle du conseiller, des dollars plein la table du bureau de campagne et Cooper forçant les passants à lui serrer la main ; tout fait évidemment penser à Trump et le slogan qui accompagne le clip (« Make America sick again ») ne fait que confirmer que le businessman aurait pu sans mal faire un caméo sur n’importe quel disque du rockeur maquillé (au hasard, « Billion Dollar Babies »).
Évidemment, tout ceci est pour de faux. Alice Cooper vient d’annoncer le lancement d’une tournée, mais il a tout de même eu le temps de rédiger quelques promesses de campagne parmi lesquelles : l’abolition des crayons et des livres, la réintégration immédiate de Brian Johnson dans AC/DC ou encore l’interdiction des selfies. L’ensemble des promesses est à retrouver sur son site de campagne aliceforpresident.com. Et pas de jalousie pour les Anglais : Alice est aussi candidat au poste de Premier Ministre. Sa première proposition : renommer Big Ben en Big Lemmy. Pas sûr que ça booste le Brexit, mais Trump vient au moins de trouver un rival bien pété du cerveau.