

Le patron de l'école des DJ nous a expliqué comment devenir un pro des platines
2016 M10 12
Il y a Poudlard, l’école des sorciers. Et il y a DJ Network, l’école des DJ. Mais comme le dit son fondateur, Jean-Pierre Goffi : « Si un DJ regarde sa piste quarante fois par titre, c’est pas de la magie. »
Nous avons donc été demander à l’homme qui dirige cet institut (reconnu par L’État et implanté à Paris, Lyon, Cannes et Montpellier) de nous délivrer ses 7 commandements pour être un DJ. Jean-Pierre, c’est à vous.
Tu connaîtras tes platines mieux que toi-même
Le matériel est de plus en plus sophistiqué, donc les notices de plus en plus rebutantes ; c’est pourtant un passage obligatoire. Avant, sur une platine vinyle on voyait tout de suite s’il y avait un problème puisque c’était mécanique. Aujourd’hui, avec des outils informatisés on n’est pas à l’abri d’un « bug ». Un cours pour isoler un problème de configuration, par exemple, apprend à réparer ce qu’on pourrait appeler « un gros merdier ».
Tu te prendras pour un artiste (ou pas)
Le DJ est a mi-chemin entre la prestation de service et l’art, dans le sens où il propose sa propre vision de la musique. Il doit se permettre d’aller loin dans sa musique mais de garder les pieds sur terre. L’équilibre est complexe : il faut savoir s’adapter à la demande tout en préservant une aura.
Tu ne mépriseras point ton public
Vulgairement : ne pas se prendre pour un avion. Et accepter la critique car, quoi qu’on en pense, elle est souvent légitime.
Tu improviseras
Aujourd’hui, les jeunes découvrent sur YouTube des DJ dont les prestations ressemblent à des concerts préparés au millimètre : pyrotechnie, lumières, danseuses… C’est la messe. Mais ça n’est pas comme ça qu’on commence, il faut savoir réagir face au public. Au début, c’est toujours un choc pour eux cette notion d’improvisation.
Jouez debout et pas vouté comme si vous lisiez vos mails.
Tu sauras te mettre en scène
C’est très important de jouer debout, d’aplomb, pas vouté comme si on lisait ses mails. Le dancefloor a beaucoup changé en vingt ans : il danse face au DJ, alors on ressent une espèce d’attente. Le charisme compte beaucoup, mais les élèves le savent. Leurs modèles sont des DJs qui jouent devant 20 000 personnes les bras en l’air.
Tu n’utiliseras pas le mode « synchro automatique »
Le gros débat. Quand cette touche qui permet de caler deux titres au même BPM est apparue, il y a eu un schisme : ceux qui disaient qu’il fallait caler à l’oreille et ceux qui s’en fichaient. Nous, on pense qu’il faut aussi savoir mixer sans utiliser cette technologie.
Tu goûteras aux joies de la communication
Quand il n’y avait pas autant de concurrence, on envoyait un titre à un label et basta. Pas besoin de faire un beau mail et un artwork. Maintenant, tout doit être raccord : la bio, le logo, les réseaux sociaux… Ça ne fera pas la différence, mais c’est indispensable. Comme ailleurs.