20 ans après ses débuts, TTC revient foutre le bordel dans les clubs

Une autre histoire du rap français. Fin des années 1990, le rap français semble se scinder en deux : d’un côté, ceux qui ne jurent que par le son de Queensbridge (Mobb Deep, Nas) ; de l’autre, ceux qui rêvent de soleil et de filles dénudées se dandinant sur de grosses basses californiennes.

À la même époque émerge alors pourtant une autre voie, plus hybride, transgressive et soumise aux diktats des musiques électroniques. James Delleck, ATK, Svinkels commencent alors à faire leur apparition et condensent à chaque morceau ce qui déplait aux radios, aux puristes et au grand public. Pareil pour TTC qui apparaît dans le même giron et popularise ces intentions avec des titres devenus des classiques depuis : Dans le club, Téléphone, Travailler, Le chant des hommes…

Du sang sur le dancefloor. Vingt ans après leurs débuts, Teki Latex, Cuizinier, Orgasmic et Tido Berman, visiblement nostalgiques, ont donc décidé de se réunir pour célébrer leur anniversaire avec une formule DJ-set de leurs titres phares. C’est bien évidemment risqué — les tournées L’âge d’or du rap français ou celle de Doc Gynéco l’ont prouvé —, mais comment ne pas faire confiance à ces énergumènes lorsqu’il s’agit de casser les codes et de célébrer la culture club ?

Sur Facebook, ils le promettent d’ailleurs : « En 2018 tous les membres de TTC sont devenus des DJ expérimentés, et c’est cet « esprit TTC » que nous célébrons à travers une série de fêtes d’anniversaire pour souligner les liens plus présents que jamais entre la musique qui nous excitait à l’époque et celle qui nous fait vibrer aujourd’hui. »

Une bande de mecs sympas. Car oui, contrairement à bon nombre de groupes mythiques, les membres de TTC n’ont jamais cessé d’évoluer depuis leur dernier album commun en 2006 (« 3615 TTC ») : Teki Latex et Orgasmic ont conquis le monde de la nuit avec le label Sound Pellegrino (Teki gère même la programmation des soirées Boiler Room parisiennes), Tacteel travaille à l’écriture de tubes pop (Juniore, Yelle) et Para One a composé trois albums essentiels à l’histoire des musiques électroniques. Autant dire que l’attente est grande et que les Parisiens, de passage à Bruxelles, Lyon, Paris, Rouen et Montréal, se doivent de faire honneur à leur réputation : celle d’ex-bâtards sensibles capables tour à tour de raconter le monde avec justesse comme de retourner n’importe quelle piste de danse.