Si vous n'aimez pas le jazz, Chet Baker est fait pour vous

  • Le biopic sur l'immense jazzman Chet Baker, "Born To Be Blue", sort cette semaine. Et si le jazz vous effraie, c'est peut-être ce chanteur et trompettiste de génie qui va vous guérir.

    Chet Baker ne fait pas peur. Si les envolées free-jazz d’Ornette Coleman vous laissent de marbre, si vous n’arrivez pas à tenir la pulsation en tapant des mains sur les solos de batterie de Max Roach, si l’œuvre de Miles Davis vous fait peur rien qu’en lisant sa page Wikipedia, Chet Baker est l’homme qu’il vous faut. Le jazzman, chanteur et trompettiste, a désormais son propre biopic, Born To Be Blue, qui sort aujourd’hui avec Ethan Hawke. Et, promis, ce mec, vous allez l’aimer.

    Gueule d’ange. Chet Baker est l’exemple parfait de la sensibilité qui passe avant la technique. En tout cas dans le jazz. Passé maître dans l’art de la ballade dans les années 1950-1960, le type bénéficie déjà d’un curriculum vitae balèze et d’une gueule de star. Recruté par le sacro-saint Charlie Parker dans son orchestre (peu ont autant obtenu de respect de leurs pairs), il se détache du lot par un son de trompette assez unique, toujours sur la corde raide, dont un des plus beaux exemples est Almost Blue.

    Le chef d’œuvre. Problème, Chet Baker reste un jazzman. Et en bon jazzman, sa discographie est énorme. Commencez donc par son album « West Coast Live » avec Stan Getz en 1953, mais surtout par son grand succès de 1954, l’album « Chet Baker Sings », qui contient sa version de My Funny Valentine, mais aussi les superbes The Thrill Is Gone, My Ideal ou encore Time After Time.

    Gueule cassée. En 1968, le bonhomme, accro à l’héroïne, se fait péter la gueule par son dealer sur un parking, perdant ses dents de devant et gagnant une mâchoire fracturée. Incapable de jouer, sa traversée du désert durera six ans. Il revient sur le devant de la scène avec un son un peu différent, une voix moins pure, abîmée, mais d’autant plus belle. De cette dernière période de sa carrière et de sa vie (il décède en 1988), il faut retenir l’album « Candy », mais aussi ses live « In Paris » ou « At Capolinea ». Allez, bonne écoute, et bon film.

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