Pourquoi il est urgent d’écouter la B.O. de ‘Black Panther’ par Kendrick Lamar

  • Et surtout comment un disque réunissant tout le gratin américain a presque fait oublier le film qu’il était censé illustrer.

    Kendrick, homme de l’année. Oui, mais laquelle ? Déjà champion de 2017, sans conteste, avec « Damn », voici que Kendrick annonçait il y a quelques semaines avoir supervisé la bande originale de Black Panther, nouvelle super-production de Marvel qui, elle, sortira sur grand écran pour la Saint Valentin (quelle drôle d’idée). Pour créer ces musiques originale, Kendrick Lamar et Anthony Tiffith ont directement collaboré avec Ryan Coogler, le réalisateur. Et avec son label Top Dawg Entertainment, Kung Fu Kenny a donc planché en secret sur 14 morceaux qui résonnent, maintenant qu’on peut les écouter, comme une parfaite carte postale de l’Amérique.

    Une Dream Team. À l’heure où la majorité des soundtracks ne sont que des compilations d’anciens morceaux sortis des tiroirs pour faire de l’argent facile sur le dos d’auditeurs nostalgiques et un peu fainéants, et maintenant que l’industrie du disque n’a globalement plus assez d’argent pour produire des bandes-sons dignes de ce nom, franchement, un disque comme « Black Panther » fait non seulement du bien, mais c’est aussi un miracle. Imaginez : qui d’autre que Kendrick pour réunir sur un seul et même objet Vince Staples, Jorja Smith (I am est d’une langueur et d’un groove à tomber), Anderson .Paak, Future et James Blake ou encore Travis Scott (sur un Big Shot porté par… une flûte. Clin d’œil au Mask Off de Future ?). Réponse : personne. En bon Parrain – car oui, Scarface est cité sur le disque – Kendrick profite ici de sa notoriété pour imposer ses propres règles, son propre casting. Disons-le : c’est un sans faute.

    Un disque militant. Si vous aviez raté les derniers épisodes ou si simplement votre culture Comics n’est pas au point, La Panthère noire est historiquement le premier super-héros noir de comics américains. Apparue en 1966 grâce au très culte Stan Lee, elle marque alors un changement sociétal dans la société américaine ; pile au moment où les droits de la population noire commenceront à être reconnu, après des années de ségrégation. Près de cinquante ans plus tard, impensable que la B.O. de Black Panther ne soit pas un écho très direct à la crise sociale que traverse actuellement le pays de Donald Trump, divisé et ghettoïsé à cause d’un seul homme.

    « Who needs a hero ? », rappe-t-il sur Pray For Me, certainement le meilleur titre en feat avec The Weeknd. La réponse, pourtant, semble claire : le nouveau super-héros de Marvel, c’est lui.

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