2022 M05 29
Aujourd’hui, les clips vidéo occupent une place essentielle dans le paysage audiovisuel. Si cela n’a pas toujours été le cas, Justine Sebbag, Lena Haque, Valentine Montesino et Margaux Deslandes en étaient déjà convaincues lorsqu’elles squattaient encore les bancs de la fac. C’est en voulant affirmer ce postulat qu’elles ont eu l’idée de monter un collectif qui célébrerait cet art, désormais omniprésent dans nos quotidiens. C’est ainsi que le festival TÉMA! et le média en ligne ont été créés.
Concernant Margaux Deslandes, cette volonté s’est affirmée lorsqu’elle a vu pour la première fois HUMBLE. de Kendrick Lamar :
« Quand le morceau est sorti, je n’avais qu’une idée en tête : montrer ce clip dans le confort d’une salle de cinéma. Marre de regarder des clips sur les écrans brisés de nos petits smartphones ou sur nos ordinateurs. On a jugé que ces vidéos, au même titre que les longs et les courts-métrages, méritaient mieux que ça, alors on l’a fait ! »
Tout a débuté en 2018, grâce au Ciné 104 de Pantin, qui a laissé à TÉMA! la possibilité d’organiser un événement dans leur salle de cinéma. Un baptême du feu réussi, qui a convaincu les filles de continuer et de se structurer : le collectif est devenu une association.
Dès l’édition suivante, la petite équipe a affiné son concept. Comme Margaux Deslandes le souligne : « un clip, c’est bien plus que de savoir coupler de façon harmonieuse images animées et son. L’image n’habille pas seulement la musique : elle lui apporte une dimension supplémentaire et en renforce le propos. » En prolongeant cette analyse, TÉMA! a décidé d’organiser ses événements selon des thèmes, tout en respectant les notions de parité, diversité et représentativité. Car, profiter des conditions optimales en termes de son et d’image des salles obscures, c’est bien, mais créer un espace de réflexion et d’échange, c’est mieux.
Parmi les sujets qui ont été abordés de 2018 à 2021, le festival a posé son œil sur les jeunes créateurs, exploré les relations entre clip et cinéma, disséqué le rapport du clip au corps pour enfin se plonger dans ces vidéos dites expérimentales. Pour rendre la chose encore plus immersive, ludique et complète, chaque réalisateur est invité à échanger avec le public lors de plénières. Ces « talks » sont suivis d’un « after », où il n’est pas rare de croiser les professionnels du secteur.
Si les sélections de morceaux étaient jusqu’ici très éclectiques — de Mansfield.TYA à The Blaze, en passant par Bagarre et Lewis OfMan — 2022 sera placée sous le signe du rap, en provenance de chaque côté de l’Atlantique. Une grande première, que Margaux Deslandes explique : « Cette idée vient d’abord de l’envie de départ — projeter du Kendrick Lamar en salle — mais aussi des habitudes de consommation de la musique et des clips en France à l’heure actuelle. Le rap est partout, tout le temps, il fait l’objet de featurings, de collaborations, de placements de produits… Il y a tellement de thématiques à explorer ! »
Le spectre des possibles est effectivement très large, mais d’après la réalisatrice, les conversations vont être centrées autour des identités visuelles fortes et choquantes ou encore des psychés et des physiques hors-normes. Elles seront animées par Théodore Cohen qui a fondé le média rap NewTone et Sandra Da Conceicao Gomes, phonographe et directrice artistique (@1993initiales). Un programme enthousiasmant, qui se dévoilera peu à peu à l’approche du 9 juin. Chaque jour, TÉMA! va poster sur ses réseaux (Facebook et Instagram) un clip que vous pourrez voir le grand soir. Au moment où l’on écrit ces lignes, seul le travail de Guillaume Doubet sur le morceau DA de Shay a été révélé.
Crédit photo : Datis Balaï Langroodi
La cinquième édition du festival TÉMA aura lieu le 9 juin à 19 h 30, au cinéma MK2 Bibliothèque de Paris (billetterie officielle).