2022 M05 20
S'intéresser à la carrière de Stromae, c'est forcément prendre conscience de la passion de ce dernier pour les coups d'éclats, se dire qu'il fait partie de ces artistes capables de signifier leur retour à l'aide de visuels voués à créer l'évènement. C'était déjà le cas avec Alors on danse ou, plus tard, Formidable. Ça l'était de nouveau il y a quelques mois avec Santé ou L'enfer. Dans une interview à Pitchfork, le Belge a ainsi cherché à détailler les raisons d'être de certains de ses clips.
Pour Papaoutai, par exemple, on apprend que Stromae a fait appel à des danseurs de krump, tous drivés par la chorégraphe Marion Motin le temps d'une vidéo où l'absence du père est soulignée par la présence d'un mannequin : « On voulait représenter au mieux un père absent, mais l'absence de père dans le clip était trop évidente, trop facile. En fait, la meilleure façon était d'utiliser un mannequin jouant ce rôle ».
Tout au long de l’interview, les anecdotes de ce genre défilent : il y a l’aspect technique de Tous les mêmes (le faux miroir, le tournage en extérieur, les jeux de lumière : vert pour son côté garçon, rose pour son côté fille), il y a ce moment où il a failli s'endormir pendant le tournage de L'enfer, il y a ces 500 personnes présentes sur le plateau au moment de réaliser Fils de joie, il y a ce tournage de Santé réalisé en Ukraine, un pays décidément très sollicité par les artistes ces dernières années (d'Orelsan à Damso, en passant par Rosalía).
En marge de ces différentes confessions, on comprend également mieux comment Stromae aborde chacun de ses clips (à trois, aux côtés son équipe rapprochée), où il va chercher l’inspiration pour ses différentes coiffures (chez Ariana Grande pour L’enfer, dans un monde imaginaire pour Fils de joie) et ce qui lui plait tant dans les chorégraphies, héritées tour à tour des danses folkloriques ou des vidéos TikTok. En résumé, une intéressante plongée dans les coulisses des clips d’un maestro de l’image.