Surprise : les ventes de K7 ont aussi doublé en 2016

  • La petite sœur du vinyle, qu’on pensait elle aussi trop vieille pour revenir, n’a peut-être pas fini de se rembobiner : +74% de ventes en 2016 rien qu’aux États-Unis. Décryptage d’un succès inattendu avec le label Gone With The Weed, expert de la face A / face B.

    K7 rime avec 2017. On pensait l’affaire entendue : la domination actuelle des services de streaming était censée ringardiser tous les formats à la papa (vinyle, K7, CD) et permettre de bonnes brocantes pour tous les disques, tous supports confondus, que vous avez payé plein pot depuis le début des années 1990. Si le déclin des ventes semble bien réel pour le CD, on assiste en revanche à un supplément de vie pour les deux autres formats.

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    Format increvable. Après le boom inattendu des ventes vinyles en Angleterre, le site Fact nous apprenait donc ce week-end que le parent pauvre des supports, la vieille K7 (vous savez, ce format rectangulaire avec la bande magnétique qu’on répare avec un crayon) allait en fait plutôt bien. En 2016, 129 000 exemplaires se sont vendus au pays de Donald Trump (contre 74 000 en 2015). Plusieurs raisons à cette résurrection magnétique : un effet de mode dû à l’ »hipsterisation » des formats analogiques, mais aussi au Cassette Store Day en octobre dernier (avec plusieurs sorties exclusives) et enfin à la publication en K7 de plusieurs albums poids lourds comme le « Purpose » de Justin Bieber (eh oui), « The Slim Shady » d’Eminem ou encore « Purple Rain » de Prince.

    Pour comprendre cette multiplication par deux des ventes de K7, on a donc frappé à la porte d’Emil, cofondateur du label parisien Gone With The Weed, l’un des principaux spécialistes de la K7 homemade vendue à 5€.

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    Comment expliques-tu ce regain d’intérêt pour la K7 en 2016 ? Est-ce à ton avis un effet de mode ?

    Emil : La musique diffusée sur ce format-là semble avoir un poil plus la cote en ce moment qu’auparavant, c’est vrai. Mais au-delà de ça, c’est la preuve d’un attachement durable au support physique. Pas franchement d’effet de mode, juste la preuve que, quand un groupe sort de bons morceaux, leurs fans les achètent quel que soit le support.

    Pour les labels, groupes ou même fans qui souhaiteraient se lancer dans l’industrie de la K7, quel matériel conseilles-tu ? Et combien de temps ça prend de « repiquer » une K7 ?

    Emil : On les fait habituellement dupliquer chez Tapeline, au Royaume-Uni. Il faut compter environ 2,5€ par copie, mais après, tout dépend du packaging et c’est évidemment dégressif fonction du volume commandé. Cependant, on a aussi un duplicateur à la maison pour faire des petits « run » en mono ; il tourne à 16 fois la vitesse de lecture donc il faut compter à peu près une minute par cassette.

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    Qu’est-ce qui fait selon toi la différence entre une bonne et une mauvaise K7, en 2017 ?

    Emil : Le fait que le groupe soit bon. Le format cassette offre une liberté – relative – en termes de packaging mais en réalité la clé de voûte d’une bonne sortie demeure la qualité du groupe et des morceaux. En témoignent nos trois dernières sorties cassettes — Ausmuteants, Marbled Eye, Wet Blankets — dont les premiers pressages on été épuisés dans les semaines suivant leurs sorties.

    Toutes les sorties de Gone With The Weed, en format digital et K7, sont dispo ici

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