2017 M09 15
Dans le film Starbuck, sorti en 2013, David Wozniak parvient à donner la vie à 533 enfants grâce à sa seule semence. Petit joueur. The Winstons, eux, ont réussi à donner naissance à 2727 chansons par la seule force d’un solo de batterie de six secondes tiré du morceau Amen, Brother.
Père créateur. Celles-ci s’appellent notamment Pulse of the Maggots de Slipknot, Straight Outta Compton de N.W.A, ou Little Wonder de David Bowie et sont l’œuvre des plus grands. Évidemment, tous les bambins ne sont pas si beaux, de nombreux morceaux ont fini dans l’oubli. Toutefois, cette fertilité sans précédent vaut à Amen, Brother, morceau présent sur une des Face B du groupe de funk, de trôner au sommet du classement des « Most sampled songs ever » du site Whosampled.
Le fameux solo apparaît à 1:26.
Pas un kopeck. Cependant, si à la fin de Starbuck, David Wozniak vécut heureux et comblé par la reconnaissance de tous ses gosses, ce n’est pas le cas de The Winstons. La BBC, qui s’est penchée sur le sujet en 2015, a retrouvé Richard L. Spencer, le chanteur du groupe, qui se déclarait « plagié, arnaqué et comme violé ». De fait, la fameuse boucle — dont il s’attribue la paternité — reprise des milliers de fois ne lui avait alors pas rapporté le moindre sou. Il a donc pris le taureau par les cornes, au mois de février de cette même année, et créé une campagne de crowdfunding sur la plateforme GoFundme.
En guise d’appel aux dons, il écrivait : « Si vous avez un jour écrit ou vendu une chanson contenant le solo du morceau Amen, Brother, ou tout simplement apprécié l’une des innombrables chansons qui l’ont exploité, faites un don, s’il vous plaît. »
Si l’objectif initial était de 1000£, la campagne a finalement récolté 24000£. Amen, mon frère.