James Brown, source de sample infinie pour le hip-hop

  • Décédé il y a tout juste quinze ans, James Brown est certainement l'artiste le plus samplé par le hip-hop. On est revenu sur dix titres du "hardest working man in show business" qui ont fait le bonheur des plus grands producteurs.

    Say It Loud – I’m Black And I’m Proud (1968). Sur l’intro du morceau, on entend James Brown crier : « Uh ! With your bad self. » Les Cypress Hill prendront le « Uh ! » pour agrémenter la rythmique de leur titre Insane In The Brain, J Dilla prendra le « With your bad self » pour le placer sur I Don’t Know de son groupe Slum Village.

    Soul Pride (1969). Les Digable Planets sont un peu des oubliés du hip-hop. Pourtant, ils maîtrisaient l’art du sample, comme avec la batterie de Soul Pride ralentie et remaniée pour en faire le titre 9th Wonder (Blackitolism) . D’autres oubliés, les Knights of The Roundtable, l’ont maintenu à un niveau élevé de BPM pour en faire Legion of D.U.M.E..

    Funky Drummer (1970). C’est LE breakbeat de James Brown. On retrouve la batterie tenue par Clyde Stubblefield dans des centaines de morceaux hip-hop, notamment Fight The Power et Rebel Without A Pause de Public Enemy.

    Le breakbeat à 5’33.

    Escape-Ism (1971). Ce titre contient un breakbeat très particulier, uniquement fait de coups saccadés de caisse claire. Le producteur Madlib, sous son pseudo Quasimoto, l’a samplé pour The Unseen. Bien avant lui, le maître hip-hop Afrika Bambaataa en avait fait Mind Body And Soul.

    Le breakbeat à 2’38.

    Get On The Good Foot (1972). Chez Big Daddy Kane, le scratch est une affaire de principe. Sur Raw, il sample l’intro vocale de Get On The Good Floor de James Brown. De La Soul, eux, feront simple : le riff principal est piqué pour composer la base de leur titre Freedom Of Speak (We Got Three Minutes).

    The Payback (1973). Hit de James Brown, The Payback a été allègrement pillé sous plusieurs formes. Des breakbeats, mais aussi cette envolée de cordes qui constitue la toute fin du morceau. Pete Rock l’incorporera en intro de All The Places avec CL Smooth, Nas la distillera au cœur du refrain de Get Down. Entres autres.

    Papa Don’t Take No Mess (1974). Langoureux, sensible, le titre Papa Don’t Take No Mess a été bien plus samplé par le côté R’n’B du hip-hop. Avec Janet Jackson sur That’s The Way Love Goes, mais aussi sur You Don’t Have To Worry de Mary J. Blige.

    Funky President (People It’s Bad) (1974). L’un des titres de Mister Dynamite les plus samplés. Et pour cause : le riff de batterie est un breakbeat tout trouvé, que Naughty By Nature ne manqueront pas de placer sur leur hit Hip Hop Hooray, tout comme le fera quelques années plus tard le rappeur du Wu-Tang, Gostface Killah, sur Mighty Healthy.

    My Thang (1974). Il contient un paquet de passages à sampler. Big L, lui, a choisi le breakbeat pour faire Street Struck, quand Lords Of The Underground préférait un break instrumental pour en faire la base de l’instru de Funky Child.

    Get Up Offa That Thing (1976). Les pèches de cuivres que compte Get Up Offa That Thing ont fait le bonheur du hip-hop sauce fin des eighties avec, par exemple, South Bronx de Boogie Down Productions. Mais aussi de Jennifer Lopez sur Jenny From The Block.

    Les cuivres à 00’19