Quand les séries font émerger de nouveaux artistes

  • Le retour sur les petits écrans de "Twin Peaks" et du "Bureau des Légendes" rappelle à quel point les séries peuvent jouer un rôle clé dans l’éducation musicale de leur public. La preuve avec ces dix artistes révélés par le petit écran.

    Julee Cruise – Twin PeaksL’Américaine a beau avoir publié son premier album un an avant l’arrivée sur les petits écrans de la série de David Lynch, avec qui elle avait déjà travaillé en 1986 sur Blue Velvet, c’est bien grâce à Twin Peaks qu’elle touche le grand public et impose au monde sa dream-pop, planante et mystérieuse. L’occasion de relire notre interview de la chanteuse.

    Sia – Six Feet UnderOn est en août 2005. Sia Furler, 29 ans, n’est connue que de quelques initiés, mais elle s’apprête à faire couler les larmes de millions de téléspectateurs avec une simple boucle de piano. Choisi par les producteurs de Six Feet Under pour illustrer les dernières images de l’épisode final, son single Breathe Me, sorti un an plus tôt dans l’indifférence générale, trouve une seconde vie, s’écoule à plus d’un million d’exemplaires et permet à Sia de se faire un nom au sein de la pop music américaine.

    Aloe Blacc – How To Make It In AmericaLes puristes hip-hop connaissaient déjà Aloe Blacc bien avant la sortie d’I Need A Dollar en 2010, que ce soit pour son premier album « Shine Through » ou son groupe Emanon. Mais c’est bien grâce à ce single, extrait d’un deuxième album rempli de tubes soul et intelligemment choisi par HBO pour le générique de sa série, que ce diplômé de l’université de Californie tutoie le succès. Comme jamais auparavant, et comme rarement depuis.

    Journey – Les SopranoPour qui a vu la série de David Chase, la dernière scène reste encore aujourd’hui parmi les plus mémorables de l’univers télévisuel. Un culte qui, soyons-en sûr, n’aurait pas été possible sans le Don’t Stop Believin’ de Journey. Pas des jeunes premiers donc, Neal Schon et Gregg Rolie ayant formé le groupe au début des années 1970 à San Francisco, mais une véritable révélation pour ceux qui pensaient jusqu’ici que le rock progressif ne rimait qu’avec grandiloquence et démesure.

    Badfinger – Breaking Bad. Là encore, il ne s’agit pas d’un newcomer qui débarque de nulle part sur la scène musicale, mais d’un groupe qui, grâce aux dernières images de Breaking Bad, connaît une nouvelle vie après la diffusion de la saison 5 en 2013. Après tout, qui se souvenait de ce groupe gallois signé sur le label des Beatles et capable de produire des tubes aussi efficaces que Baby Blue ? Personne, on est d’accord.

    Dido – RoswellChoisi par son label pour promouvoir la sortie de son premier album en 1999, « No Angel », Here With Me est à l’origine ce que l’on peut appeler un flop. Le single ne se vend pas, les radios rechignent à le diffuser sur les ondes et Dido peine à devenir la pop-star qu’elle rêverait d’être. Il faut alors le flair des producteurs de Roswell pour sortir l’Anglaise de l’anonymat, lui permettre de toucher le public américain (et Eminem par la même occasion) et d’écouler son titre à plus d’un million exemplaires.

    Death Cab For Cutie – Newport BeachIci, la présence de Death Cab dans ce soap pour ados tourne à l’obsession : le personnage de Seth Cohen offre des albums du groupe à Noël, en discute ouvertement avec son père et joue A Movie Script Ending dans sa voiture. Ça n’a beau être qu’une « guitare et des chanteurs qui ont l’air de se plaindre », selon Summer, Death Cab voit malgré tout sa carrière décoller : dans la foulée, Ben Gibbard et ses comparses signent sur Atlantic, font leur entrer dans le Billboard, sont nommés aux Grammy Awards et « Plans », sorti en 2005, devient disque de platine.

    The Rembrandts – FriendsImpossible de passer à côté du célèbre I’ll Be There For You. Déjà, parce qu’il illustre probablement le générique le plus connu de l’histoire des séries. Et puis, parce qu’il s’agit ici du seul single d’un groupe qui, en dehors de cette composition offerte à Friends, n’a plus jamais connu le Top 10 des charts américains.

    Mama Cass Elliot – Lost. Le vinyle se pose sur la platine, le bunker se dévoile image après image, le personnage de Desmond entame son rituel quotidien pendant que Make Your Own Kind Of Music de Mama Cass Elliot est diffusé à haut volume dans toutes les pièces de ce que l’on nomme encore « La trappe ». On tient là les premières minutes de la saison 2 de Lost, et autant le dire franchement, on est encore sous le choc. Pour la révélation qui découle de ces premières scènes, mais aussi pour la qualité de ce tube oublié des années 1960.

    S U R V I V E – Stranger Things. En huit épisodes, la série Netflix a tout raflé l’année dernière : l’adhésion d’un large public, le respect de la critique et la vénération du milieu geek. Mais l’une des principales attractions de Stranger Things reste bien sûr son générique, sorte de croisement entre les sons synthétiques de John Carpenter et les atmosphères pesantes à la David Lynch. Il est l’œuvre du groupe texan S U R V I V E, a d’ores et déjà fait son entrée au sein de la pop culture et continue de hanter les esprits de tous ceux qui ont eu l’intelligence, l’opportunité ou tout simplement le temps de regarder la série des Duffer Brothers.

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