Après Kate Bush dans Stranger Things, Netflix ressuscite les Cramps dans la série Mercredi

Depuis la sortie la semaine dernière de la nouvelle série Netflix adaptée de l’œuvre de Charles Addams, Internet se prend de passion pour une scène de danse où l’actrice principale qui incarne Mercredi Addams exécute une chorégraphie de génie sur un classique des Cramps : "Goo Goo Muck". Le début d’un phénomène similaire à celui engendré par Stranger Things avec Kate Bush et Metallica ?
  • Si Mercredi Addams a droit à sa propre série Netflix, ce n’est pas pour rien : c'est une icône féministe indémodable. Avec son visage figé qui ne se soumet jamais au diktat du sourire, son humour noir, ses répliques cinglantes, son comportement antisocial, son indépendance totale et son désintérêt complet pour ce que les autres pensent d’elle, elle est aussi l’une des héroïnes les plus cool du monde.

    Dernière preuve en date ? Une scène du quatrième épisode de cette série qui suit ses aventures pendant l’adolescence, dans une école à la Poudlard dans Harry Potter. Dans cet épisode, le réalisateur Tim Burton s’attaque à un passage obligé compliqué de cette période de la vie : le bal du lycée.

    D’abord très hostile à l’idée de se rendre à cet événement qui représente tout ce qu’elle déteste, Mercredi y est contrainte par La Chose, qui a même pris le soin de lui voler la robe noire de ses rêves, plus belle que toutes les tenues immaculées et barbantes des autres élèves.

    Après avoir déjà impressionné son cavalier lors de la révélation de sa tenue, Mercredi ne s’arrête pas là, puisqu’elle profite du bal pour se lâcher complètement sur le dancefloor sans jamais se soucier du regard des autres, avec une danse déjà culte réalisée sur le Goo Goo Muck des Cramps, célèbre reprise psychobilly d’un morceau de Ronnie Cook & The Gaylads (1962).

    Comme son cavalier, le public est resté bouche bée devant la performance de l’actrice Jenna Ortega, qui a imaginé seule et en seulement quelques jours cette chorégraphie de près de deux minutes. Selon le site Vulture, elle a en effet non seulement choisi le morceau avec Tim Burton, mais aussi créé tous les mouvements de cette routine de danse.

    Dans une vidéo de Netflix où le casting de la série est en admiration devant cette scène, elle a également déclaré avec beaucoup de modestie :

    « J’étais vraiment anxieuse à ce sujet. (…) Je pense qu’il est très clair que je ne suis pas une danseuse ou une chorégraphe. »

    Sur Twitter, elle a aussi remercié ses sources d’inspiration : Siouxsie Sioux (notamment dans le clip du morceau Happy House) et Lene Lovich, deux reines des goths, Lisa Loring, l’actrice qui jouait Mercredi dans la série de 1964, l’acteur français Denis Lavant – qui est un sacré danseur –, le film Sweet Charity de Bob Fosse, grand chorégraphe et réalisateur et les archives des goth kids qui dansaient dans les clubs pendant les années 1980.

    Plus impressionnant encore, on apprend dans un article du NME qu’elle souffrait de symptômes du Covid au moment du tournage de la scène, pendant laquelle elle attendait le résultat de son test.

    « J’ai demandé à la refaire mais on n’avait pas le temps. Je pense que j’aurais probablement pu la réussir un peu mieux… »

    Cette scène est en tout cas déjà devenue la plus commentée de la série, et sur les réseaux sociaux, les fans n’hésitent pas à se lancer le défi de reproduire la chorégraphie. Il est néanmoins trop tôt pour dire si le morceau des Cramps va être adopté par la Génération Z comme le Running Up That Hill de Kate Bush et le Master of Puppets de Metallica, utilisés cette année dans Stranger Things sur Netflix, déjà.

    Mais il est certain que le groupe de New York mérite tout l’amour du monde. Il est toujours resté plutôt confidentiel pendant son existence, malgré ses morceaux et ses concerts enflammés, ce qui est assez injuste compte tenu du talent fou de ses deux leaders, la guitariste Poison Ivy et le chanteur Lux Interior, mort en 2009 déjà.

    Alors on ne résiste pas à l’envie de réécouter "Psychedelic Jungle", le deuxième album culte du groupe – avec sa pochette fisheye – dont est extrait Goo Goo Muck, et où joue le guitariste Kid Congo Powers (The Gun Club, Nick Cave and the Bad Seeds).

    You better duck, when I show up, the Goo Goo Muck !

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