Selon la science, il y aurait moins de chansons tristes qu'avant

  • Depuis 2010, les morceaux qui font chialer seraient effectivement moins nombreux. C’est la conclusion de quatre chercheurs au département informatique de l’université de l’Indiana.

    Du mineur au majeur. Qu’ont en commun des titres célèbres comme Purple Rain de Prince, Enjoy the Silence de Depeche Mode, Genie in a bottle de Christina Aguilera ou Paint it black des Rolling Stones ? Ils sont tous écrits en mineur, c’est-à-dire composés avec une succession d’accords inspirant, selon les chansons, la tristesse, la nostalgie, la langueur ou le spleen. Bref, des chansons parfaites pour tuer la boite de mouchoirs à proximité… Mais qui seraient, selon une étude publiée par la revue Royal Society Open Science, sur le déclin.

    Ha ha hallelujah. Si vous avez déjà entendu le titre le plus connu de Leonard Cohen (depuis repris par Jeff Buckley et joué dans un mariage sur deux), vous savez que c’est l’une des plus belles chansons au monde, une des plus tristes aussi. Les chercheurs en informatique de l’université de l’Indiana se sont inspirés des paroles (“The Minor fall, the Major lift”) pour nommer leur étude, où l’on apprend notamment qu’après avoir progressé pendant plusieurs décennies, les chansons tristes font la gueule (sic) depuis 2010, date à laquelle leur ennemi juré, la chanson joyeuse, les a dépassées. Concrètement, cela signifie simplement que les musiciens actuels préfèrent composer en majeur plutôt qu’en mineur afin de faire passer des émotions plus positives à un monde qui en a bien besoin.

    90 000 chansons sur le grill. Pour arriver à cette conclusion, nos chercheurs à smiley triste ont analysé plus de 90 000 partitions de morceaux anglo-saxons, tous styles confondus, tout en prenant soin de noter les paroles (tristes ou pas, de 1 à 9) et les accords (majeur ou mineur). Le verdict semble implacable : c’est en Asie qu’on compose les titres les plus happy et le monde de la pop n’avait pas connu un tel pic de chansons joyeuses depuis les années 1950 ; une période d’après-guerre pendant laquelle, on se doute bien, les auditeurs voulaient tout oublier.

    En attendant de comprendre, sociologiquement, ce que ce regain de « positive attitude » traduit de l’époque actuelle, rappelons que seul le répertoire anglo-saxon a été autopsié. Ce qui signifie donc que l’œuvre francophone de Céline Dion, experte depuis trente ans en chansons qui ruinent les sinus, a été écartée. Qui a dit que c’était une info mineure ?

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