2020 M09 2
« Les hommes mentent, mais pas les chiffres. » Ça, c'est ce que Jay-Z prétendait dans Reminder. Dès lors, peut-on décemment se fier aux statistiques publiées dans un récent rapport de Discogs ? Oui, évidemment, mais à condition de les nuancer. Commençons par le positif : entre janvier et juin, les ventes physiques auraient augmenté sur la plateforme de 29,29%, soit 4 228 270 commandes en ligne de plus que l’année dernière, à la même période.
Sur le papier, c'est très bien : plus de 5,8 millions de vinyles ont été vendus en six mois, les ventes de CD et cassettes ont également connu une hausse, respectivement de 31% (1,6 million de ventes) et 30,52% (137 000, environ), et des albums tels « The Slow Rush » de Tame Impala ou « The New Abnormal » des Strokes ont pu connaître le destin qu'ils méritent - le haut des charts - malgré la fermeture des disquaires.
Là où ces chiffres, à défaut de mentir, sont trompeurs, c’est qu’ils ne signifient en aucun cas que les ventes d’albums ont réellement augmenté dans leur globalité. Ils tendent simplement à rappeler que, faute de pouvoir se rendre dans leur magasin de disques préféré, les plus mélomanes ont simplement migré vers internet afin de combler leur soif de découvertes. Ce qui est déjà une très bonne nouvelle, largement confirmée par les différentes initiatives récemment mises en place par Bandcamp et autres plateformes, mais il faudra certainement attendre la fin de l'année pour savoir si, oui ou non, le confinement a pu engendrer une hausse des ventes physiques. Et rebooster ainsi une industrie plus que malmenée ces derniers mois.