Rilès, du fin fond de YouTube à la scène du Bataclan

  • En moins de trois ans, le rappeur rouennais parvient à titiller les 106 millions de vues sur sa chaîne YouTube. D'où vient-il ? Où va-t-il ? Et pourquoi est-il aussi énervant ? Portrait express d'un gamin qui claque déjà des bouches.

    Toi-même fais-le. Rilès est un type un peu à part dans le grand paysage rap français actuel. Originaire de Rouen, le bonhomme de 20 ans a commencé à faire parler de lui sur YouTube il y a tout juste un an en postant un morceau par semaine qu’il compose, écrit (uniquement en anglais), interprète et enregistre tout seul.

    Hors des circuits classiques, le jeune rappeur est finalement parvenu à péter les scores. Son titre Brothers avoisine les 16 millions de vues, I Do It et Thank God sont à 11 millions, et on ne compte plus les titres qui avoisinent les 5, 4 ou 3 millions de vues. Son tout dernier son, Champion, a déjà été vu 500 000 fois. Un carton qui pousse Rilès à tourner dans des salles de plus en plus balèzes, jusqu’à être programmé au Bataclan les 9 et 20 novembre prochains. Ça, c’est pour le côté portrait.

    Comme PNL. Mais, problème, Rilès énerve un peu son monde. D’abord, et même si tous les goûts sont dans la nature, son rap en anglais divise. Certains y voient un écran de fumée, un accent bancal, des textes limités. Peut-être. Mais surtout, c’est sa stratégie de com’ qui laisse le plus dubitatif, entièrement en anglais et sans interview (ça ne sera pas le premier à vouloir se la jouer PNL). Pourquoi pas, après tout.

    Le véritable problème, c’est cette manie de répéter à tort à travers qu’il est auteur-compositeur-interprète, et de faire passer cette qualité, certes indéniable, pour quelque chose d’exceptionnel. Allez dire ça à Timbaland, Q-Tip et Dr. Dre… Son compte Twitter est une bonne illustration du personnage. Même si son talent n’est pas à remettre en cause, il faudrait peut-être que Rilès veille à mieux communiquer, à s’imprégner d’humilité pour continuer à faire kiffer son jeune public et claquer d’autres salles aussi belles que le Bataclan. N’empêche : pour l’instant, Rilès a les chiffres pour lui (à commencer par une impressionnante communauté de fans). Comme au Scrabble, reste peut-être juste à mettre toutes les lettres dans le bon sens.

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