Prodigy, le rappeur de Mobb Deep, s’est éteint

  • Figure phare du rap new-yorkais, Prodigy fait désormais partie de cette longue liste de rappeurs partis trop tôt. À 42 ans, le rappeur de Mobb Deep a succombé à une maladie génétique dont il souffrait depuis la naissance.

    RIP rap. Tout se passe après un concert de Mobb Deep à Las Vegas : hospitalisé d’urgence en raison de complications liées à la drépanocytose, maladie génétique dont il souffrait depuis la naissance, Prodigy a fini par rendre l’âme mardi 20 juin. Un choc incroyable, tant le rappeur new-yorkais a marqué le hip-hop de son empreinte pendant près de vingt-cinq ans : il suffit d’écouter les classiques du rap français des années 1990 ou de lire les récents tweets de Nas, Lil Wayne ou Nicki Minaj pour s’en rendre compte.

    https://twitter.com/LilTunechi/status/877235353677168641

    Il y a bien sûr eu des hauts et des bas, comme cette peine de prison purgée entre 2007 et 2011 pour détention illégale d’une arme à feu, comme ces albums (« The Infamy », par exemple) moins minimalistes et finauds qu’à l’accoutumée, ou comme ce livre de recettes de cuisine réalisables derrière les barreaux (Commissary Kitchen : My Infamous Prison Cookbook). Mais qu’importe : c’est davantage pour son flow et ses qualités de lyriciste que l’on retiendra le nom de Prodigy.

    Dans un paysage rap où la guerre des muscles sévit, lui s’est toujours servit de la pauvreté et des épreuves de son existence, utilisant ses rimes comme miroir grossissant pour dépeindre une triste réalité : celle des habitants de Queensbridge, le plus grand complexe HLM d’Amérique. Ainsi, on ne compte plus le nombre de punchlines marquantes balancées par Prodigy (« They shook ’cause ain’t no such things as halfway crooks », reprise jusque dans 8 Mile), ou encore le nombre de morceaux de Mobb Deep transformés en classiques grâce sa voix rugueuse et son regard sombre.

    Shook Ones Pt. 2, Survival Of The Fittest, Hell On Earth ou encore It’s Mine avec Nas, tous ces morceaux ont fait de Prodigy un MC à part, un de ces narrateurs de l’inénarrable, un de ces artistes avec qui tout le monde souhaitait collaborer (Nate Dogg, 50 Cent ou même 113 ont eu droit à leur featuring), un de ces rappeurs que les habitants de New York, mais aussi de Los Angeles ou de Paris, ont eu raison de considérer comme leur médiateur idéal, leur voix. On le regrettera.

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