2017 M12 29
Oumar les bons tuyaux. Quand il s’agit de dresser la liste des figures importantes de l’industrie musicale, on omet généralement le rôle important joué par certains managers. Regrettable, tant certains d’entre eux bataillent en coulisses pour faire exister des artistes qui comptent au sein du paysage français. Depuis son studio situé au fond d’un couloir dans un immeuble de Boulogne-Billancourt, Oumar Samaké est l’un d’entre eux. À son actif : la découverte de Joke, la signature de Kaaris chez Universal ou encore l’accompagnement de Dosseh, Ol Kainry et Dinos, dont il vient de produire le nouvel album, « Imany », à paraître en début d’année 2018.
« Il est toujours de bons conseils. »
Homme de confiance. Au sujet d’Oumar Samaké et de son apport, Dinos se veut d’ailleurs très clair : « On a vraiment réalisé mon dernier album en binôme, en échanges permanents. Il est toujours de bons conseils. Pour assurer la promo, j’ai même l’impression que je vais avoir besoin de lui à mes côtés. » Plus qu’un simple manager, cet enfant de Grigny 2 dans l’Essonne est donc avant tout un ami, un fidèle conseiller, un fin connaisseur de hip-hop.
Parfois, les labels doutent (Universal a refusé Jul, malgré ses conseils). Lui, très peu : qu’il décide de clipper deux morceaux de Joke au Japon en 2013 (du jamais vu à l’époque), de faire collaborer plusieurs MC entre eux sur la compilation « We Made It #1 » (inspirée par les projets « Première Classe ») ou de monter son propre label en 2007 (Golden Eye Music, en référence au morceau du même nom de Tina Turner), Oumar Samaké semble n’agir que par intuition quand l’époque est régie par la raison.
Rêve américain. À 35 ans, le bonhomme a donc su imposer un style qui a fait sa réputation. « Dans le foot, on parle du style de jeu à la Cruyff. Dans le rap, il y a un style Oumar », tient d’ailleurs à préciser Mac Tyer dans une interview accordée à StreetPress. Traduction : depuis une quinzaine d’années, Oumar Samaké dénote grâce à un franc-parler, un sens du perfectionnisme et tout un tas de fidèles autour de lui (notamment les beatmakers Blaster ou Richie Beats). Un mode de fonctionnement forcément singulier au sein d’une industrie où les têtes valsent au gré des tendances. Celle d’Oumar est bien sur ses épaules, les yeux rivés vers le modèle américain.