2017 M04 18
Musicalement, il y aurait un tas de choses à dire sur Fast & Furious, dont les bandes originales ont souvent suscité plus d’intérêt (en tout cas, de respect) que les films de la saga. À chaque nouvel épisode, il faut bien admettre que les producteurs ont toujours su mettre en avant un classique : Act A Fool de Ludacris dans 2 Fast 2 Furious, Ball de T.I. et Lil Wayne dans Fast & Furious 6 ou encore Cho Large des Teriyaki Boyz dans Tokyo Drift. On pourrait pourtant s’étonner de ces choix quand on connaît le bagage musical de leur acteur vedette, Vin Diesel.
Fat and curious. Car l’Américain n’est pas qu’un comédien au physique aussi testostéroné qu’étrangement imberbe. C’est aussi un homme au cœur sensible, capable de reprendre avec tendresse Stay de Rihanna, de danser seul chez lui sur Beyoncé ou de se lancer… dans une carrière de rappeur. Ça se passe en 1986 : Vin Diesel, que l’on connaît encore sous son nom de naissance, Mark Sinclair, se fait alors repérer en train de rapper et de danser à West Village, New York, par Gary Lucas. Visiblement convaincu par le potentiel du jeune homme, l’ancien guitariste de Captain Beefheart (et qu’on retrouvera plus tard derrière Jeff Buckley) l’emmène illico au Battery Sound Studio, où traine un certain Arthur Russell.
À l’époque, ce génie de l’underground américain cherche à se réinventer et met au point ce qui lui paraît être le beat parfait pour Vin Diesel. Manque de pot, le bonhomme ne parvient pas à maintenir le tempo, le flow est terriblement bancal, Sugar Hill Records préfère passer son tour et la collaboration n’ira jamais plus loin que cette démo où on l’entend dire : « Ha ha! Party people! It’s time to get stupid! » Hasard ou non, cette punchline semble plutôt bien définir l’ensemble de sa filmographie.