2017 M03 3
Old school. Plus qu’une année de naissance, le titre 1992 est l’indice d’une esthétique marquée par le rap de la fin du siècle dernier. Dépouillé de fioritures, le rap de Princess Nokia est énervé, crapuleux et conscient. Son auteure sait l’importance que prend un message lorsqu’il est crié au microphone. En 2000, quand le 3310 a vu le jour, les grandes références du rap étaient plus proches de cet esprit que du cloud rap de PNL.
Résistante. Pareille au 3310, Princess Nokia se relève plus forte après chaque chute. Dure à cuire, enfant du Bronx et des playgrounds, la rappeuse reprend et adapte la gestuelle des rappeurs badasss dans ses clips. Quand ils se grattent les bourses, elle s’attrape les seins, ou les montre carrément face caméra (Tomboy). La séquence a visiblement marqué un fan, qui lui a intimé de reproduire le geste lors d’un récent concert en Angleterre. La requête express s’est finie en retour de poing. Féministe et pas du genre à se laisser faire, Princess Nokia l’a expliqué par la suite : qu’on ne lui manque pas de respect !
.@princessnokia just punched a white guy in the face for disrespecting at a gig in cambridge and walked offstage i am LIVING YES GIRL
— rosa (@rosamariot) February 15, 2017
De nombreuses fonctionnalités. Comme le téléphone légendaire, Princess Nokia est capable de beaucoup de choses. Parce que tous ses projets ne ressemblent pas à 1992 et qu’elle les a présentés sous de multiples noms. Wavy Spice d’abord, Destiny (son prénom) et enfin Princess Nokia. Avant d’explorer un rap brut, elle avait trimballé sa démarche de canaille du côté plus langoureux du dancehall et de l’ambiant ; ou, plus cool, de la soul et du folk. En 2016, c’est du côté de la radio qu’elle a entonné son engagement féministe, avec la création du Smart Girl Club.
Verdict : son inventivité devrait lui assurer une durée de vie au moins aussi longue que celle du 3310.