Ils ont enregistré leurs albums dans des lieux incroyables

  • De la moquette, du matos de pointe... les studios d’enregistrement ne sont pas toujours très rock'n'roll. Heureusement, parfois, les musiciens font le mur et enregistrent dans des endroits insolites. Visite guidée.

    Un Apple Store. Ce n’est pas grâce au succès de sa musique que le rappeur Prince Harvey a marqué les esprits, mais grâce à sa débrouillardise. Fauché, il a réussi à enregistrer intégralement son premier album « Phatass » dans un magasin à la pomme à Soho, quartier chic de New York. Habillé tout en noir pour passer inaperçu, il squatte un ordi debout pendant des heures, avec le soutien de quelques employés. Une mascarade qui a duré quatre mois. En bonus, voici une reconstitution en 3D bien kitsch de l’affaire :

    Une usine. En 2004, les Black Keys sont sur la rampe de lancement pour devenir l’un des groupes rock les plus influents des États-Unis. Pour préparer leur troisième album, ils répètent pour pas cher dans une usine de pneus délabrée à Akron, leur ville natale. Ils y reviendront pour mettre en boîte le bien nommé « Rubber Factory ». Un moyen aussi pour eux d’enfiler les habits de « working class heroes ». À propos de leur processus créatif, Patrick Carney disait d’ailleurs à Clevescene : « On fait ce qu’il y a à faire. On ignore le reste et on travaille. C’est un truc de cols bleus. »

    Un coffre de banque. Aphex Twin a toujours suscité les rumeurs les plus folles. La légende veut qu’il ait racheté une ancienne banque dans le sud de Londres au moment de l’enregistrement de « Come To Daddy » (1997). Il aurait choisi d’installer son home studio dans le coffre-fort pour profiter de l’acoustique et protéger son matos des voleurs. Il a aussi déclaré qu’il voulait profiter du karma de cet endroit où l’argent foisonnait. Normal pour le braqueur de haut vol de l’électro.

    Le labo d’Edison. Puisqu’on compare souvent le travail de studio à une science, autant aller directement dans un labo scientifique. C’est l’idée somme toute logique du groupe de pop-rock They Might Be Giants. Après avoir visité les laboratoires Edison dans le New Jersey en 1996, ils décident donc d’y enregistrer I Can Hear You sur un des cylindres phonographiques en cire inventés en 1877 par l’illustre savant. Un voyage dans le temps marrant, mais au résultat anecdotique…

    Le Taj Mahal. Le jazzman Paul Horn aimait enregistrer dans des endroits improbables. Le précurseur de la musique new age aurait pu être dans cette liste grâce à ses performances dans des canyons, des cathédrales ou à l’intérieur de la Grande Pyramide. Mais son enregistrement le plus connu, c’est « Inside », capté en plein cœur du Taj Mahal, sous son dôme, la nuit. Un lieu que le flûtiste connaissait parfaitement puisqu’il s’était tapé l’incruste avec les Beatles lors de leur trip indien en 1968.

    Une maison hantée. En 1991, un producteur génial à la barbe préhistorique, Rick Rubin, emmène les Red Hot Chili Peppers dans sa maison de Laurel Canyon. Un lieu propice au rock’n’roll puisque Bowie et Hendrix y avaient déjà enregistré. Sauf que la bicoque traîne une drôle de réputation : ancienne demeure d’Houdini, elle serait par conséquence magique. Surtout, une femme y aurait été assassinée par son amant en 1918, poussée d’un balcon. Depuis, elle hanterait les lieux lorsque le soleil se couche. Le quatuor californien s’y installe quand même pour créer « Blood Sugar Sex Magik », mais Chad Smith, le batteur de la bande, flippe tellement qu’il refuse de dormir sur place. John Frusciante, le guitariste, lui, se vante de s’être masturbé en face d’un fantôme. Chacun sa façon de réagir…

    La prison.  La création, c’est la liberté. Qui pourrait bien avoir envie de chercher l’inspiration dans l’une des premières prisons de haute sécurité des USA ? Il s’agit bien sûr du grand Johnny Cash pour « At Folsom Prison », l’un des albums enregistrés live les plus mythiques de tous les temps. Fasciné par le film de Crane Wilbur, Inside the Walls of Folsom Prison, qu’il a vu pendant son service à l’Air Force, il veut jouer pour les prisonniers. Après une première visite en 1966, il décide d’y enregistrer son disque deux ans plus tard. Il fera deux prises devant un public très sage car menacé de représailles par les matons. Bonne ambiance.

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