2018 M02 15
Mystère. Jusqu’à aujourd’hui, peu d’informations circulaient sur cette jeune Française, flashée par nos radars au début de l’année 2015 avec un premier projet, « Avril EP ».
De Marylou Mayniel (nom de code, Oklou), à peine savait-on alors son âge (21 ans), son département (93), son admiration pour Francis Cabrel (sa reprise de Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai, petite merveille minimale et auto-tunée), sa collaboration avec le clippeur Karim Elamrani-Lince (Alkpote, The Pirouettes, Hyacinthe) et son goût pour les atmosphères contemplatives, presque oniriques parfois.
Confiance en soi. En 2018, Oklou semble désormais prête à se dévoiler davantage. Disons plutôt qu’elle est aujourd’hui prête à tout assumer : son R&B hybride, sa voix cristalline, sa sensibilité, ses influences (Dälek, Agoria, Massive Attack, Justin Bieber ou encore Gorillaz, son tout premier album acheté) et l’attente placée en elle par toute une presse anglo-saxonne (Dazed, The Fader). Il faut dire que la Française, désormais basée à Londres, sait s’entourer : il y a d’abord son manager (le même que celui d’Anna Calvi), mais il y a aussi les producteurs anglais Bok Bok et Sega Bodega (issus de la mouvance underground londonienne), celui de The XX ou Sampha (Rodaidh McDonald) et le Parisien Krampf (proche collaborateur de Hyacinthe).
Introspection. Tout ce beau monde, on le retrouve sur « The Rite Of May », nouvel EP autoproduit à paraître le 16 mars. Ce qu’on y entend ? Six morceaux ultra-mélodiques, un tube en puissance (Friendless) et tout un tas de textes qui heurtent l’intime, plongent l’auditeur dans l’enfance d’Oklou. « The Rite Of May » est donc une sorte de voyage personnel (comme on pourrait le lire dans un magazine de psychologie) mis en son via des productions avant-gardistes que son interprétation habitée, émaillée de refrains ou de gimmicks marquants, rend vivant, réel et intemporel.