Michael Dapaah, l’humoriste grime

  • Son gimmick « Skrrra pap pap ka ka ka » est devenu viral à l’échelle planétaire. Ami d’enfance de Stormzy, il parodie le rap anglais comme personne. Mais qui est l’homme derrière le mème ?

    « Skrrraaa pap pap ka ka ka. » C’est par ces onomatopées incompréhensibles, entre bruits de flingues et scat, que Michael Dapaah est entré au panthéon du web. Un rap pété qui a donné leur ration de lol aux internautes à travers le monde. Qu’on l’appelle le « Ting Goes meme » ou le « Man’s Not Hot meme », la séquence a fait plus de deux millions de vues sur YouTube. Sur Twitter, les montages se sont multipliés. Même Craig David et Liam Gallagher ont fait des clins d’œil au phénomène. Et l’engouement dépasse le virtuel : le morceau tourne actuellement en club, Michael Dapaah est allé jusqu’à le chanter à Ibiza et un clip arrive. Un énième buzz éphémère absurde ? Pas si sûr. Car derrière le mème, il y a un comique qui monte.

    Straight Outta Croydon. Michael Dapaah a grandi à Croydon, banlieue sud de Londres. Un quartier connu pour ses gangs, mais aussi pour sa musique : considéré comme le berceau du dubstep, il est le terrain de jeux des DJ (Benga, Skream, Plasticman) et de MC tels que Nadia Rose, Krept & Konan et surtout la star Stormzy, ami d’enfance de Michael Dapaah, qui le suit en studio et parfois en tournée. En retrait, il observe le monde du hip-hop anglais, tout en continuant de s’inspirer de ce qu’il voit dans la rue afin de nourrir son imagination, celle d’un jeune homme de 24 ans ambitieux, bien décidé à réussir dans la comédie.

    Michael fait des vidéos. Après avoir participé à plusieurs web séries plutôt confidentielles, il lance sa chaîne YouTube en avril 2017, portée notamment par sa série faussement documentaire Somewhere in London (#SWIL) qui le fait sortir de l’anonymat et avec laquelle il raconte la course vers le succès à travers différents personnages : des losers attachants comme Patrick Clover, le policier relou à l’accent cockney, ou Dr Ofori, chauffeur Uber ghanéen et conseiller conjugal.

    Mais l’Anglais a une préférence pour les rôles de rappeurs paumés, comme MC Quakez et Roadman Shaq, parodies de MC grime aux egos surdimensionnés et aux lyrics foireux. Son gros coup, c’est d’avoir convaincu Charlie Sloth, DJ de la BBC, de faire passer ses alter ego au sein de l’émission culte Fire in the Booth, où la crème de la crème du hip-hop UK livre nombre de freestyles à intervalles réguliers. Dapaah, lui, choisit de détourner le morceau Let’s lurk du groupe hardcore 67 et de se moquer des gimmicks chelous des artistes actuels. La suite, on vous la donne : grâce à ses performances, Michael Dapaah a été élu acteur de l’année aux African Pride Awards 2017. On risque donc d’entendre encore parler de lui…

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