Laylow, rappeur à moteur hybride

  • À l'image de la génération de rappeurs actuels, Laylow propose une identité plurielle, celle d'un MC éclectique capable de sublimer son spleen ou de défoncer le beat. Jack décrypte.

    Laylow aime visiblement aller à contre-courant. Ces derniers mois, on l’a donc à chaque fois vu là où on ne l’entendait pas : dans le rap codéiné un jour, dans le hip-hop planant le lendemain, le MC toulousain a en effet pris l’habitude de prendre systématiquement le contrepied des auditeurs.

    « On se met high, pilule dans ton Sky, pour que les vieux démons s’en aillent. »

    Aux rappeurs d’outre-Atlantique, ils préfèrent ceux venus d’Europe (Yung Lean, Skepta) ou d’Asie (Keith Ape) ; à l’archaïque structure couplet-refrain-couplet, il opte pour celle d’un rap déviant, profondément hybride ; aux textes hédonistes, il oppose la gravité d’une vision de vie qui confine souvent à la mélancolie

    Au magazine SURL, il disait en début d’année que « l’époque où tu rappes pour les thèmes » était bel et bien finie, ce qui en dit également long sur la liberté du bonhomme, ancien membre du duo Laylow x Sir’Klo. On comprend alors mieux ses punchlines égotripées, son goût pour les histoires d’amour déchues, la présence d’une Lamborghini au milieu d’un camp de réfugiés syriens sur la pochette de son premier vrai projet (« Mercy ») ou encore l’esthétique stylisée de ses clips, réalisés par l’équipe TBMA (déjà responsable de ceux de Nekfeu ou Georgio) dans un esprit à mi-chemin entre les films d’horreur et la science-fiction, entre les codes futuristes et les références vintage.

    On pense parfois à Jorrdee pour cette façon de laisser trainer sa voix sur des prods angoissantes, mais Laylow ne cherche ni à faire référence ni à décalquer le style de ses contemporains, préférant à cela imposer les multiples nuances d’un rap français toujours plus riche, depuis quelques années.

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