Kitsuné a 15 ans : l’interview portfolio
2017 M10 17
En 2002, l'ancien manager des Daft Punk, Gildas Loaëc lance Kitsuné et s'apprête à s'imposer comme l'un des plus fervents défricheurs de son des années 2000. Two Door Cinema Club, Years & Years, Parcels… Quinze ans après, le cofondateur fait le bilan.
Parcels
« Cette photo date du 12 septembre dernier aux studios Warner Bros à Los Angeles, juste après leur performance chez Conan O’Brien. Je l’aime parce qu’elle a été prise à peine plus d’un an après qu’ils ont signé chez Kitsuné et qu’elle symbolise leur conquête d’Hollywood. Ils sont faits pour les States, le public américain les adore. Et ça, on l’a compris depuis 2015.
Tout s’est enchaîné très vite. Ce sont des travailleurs acharnés et leur énergie a rapidement payé en concert. Kitsuné a organisé leurs premières dates dans plusieurs villes, comme New York, Tokyo ou Londres. J’avais invité les Daft Punk à leur premier concert à Paris, une soirée Kitsuné Afterwork : c’est là qu’a eu lieu la rencontre qui a donné naissance à la collaboration sur le très beau morceau Overnight. »
Two Door Cinema Club
« Là, c’est sur le tournage du clip de What You Know, un superbe morceau qui reste à ce jour une des chansons les plus emblématiques du groupe. Un groupe qui a poussé Kitsuné à se renouveler. À la fin des années 2000, le label produisait surtout des formats courts, des EP, et dénichait des morceaux prometteurs rassemblés sous forme de compilations. Avec Two Door, on décide pour la première fois d’accompagner un groupe sur la durée et de produire leurs deux premiers albums. Le pari s’est révélé gagnant : leur premier album « Tourist History », sorti en 2010, s’est vendu à un million d’exemplaires dans le monde. J’ai toujours admiré le travail acharné de ces trois garçons, ils ont passé des mois entiers sur la route, entassés dans un van à enchaîner les concerts. Peu de jeunes groupes sont capables d’autant de détermination. »
Tkay Maidza
« Cette photo prouve à quel point son sourire est immédiatement communicatif. Elle est née au Zimbabwe, vit désormais en Australie et dégage un charisme incroyable et une énergie contagieuse. C’est sans doute ça qui lui a permis de sortir son premier morceau Brontosaurus à 17 ans… Surtout, elle incarne cet esprit juvénile et international qui a toujours été cher à Kitsuné. Son premier album « TKAY », sorti en janvier dernier, contient un featuring avec Killer Mike de Run The Jewels. La palette des sons Kitsuné a toujours été variée, notre seule préoccupation est de trouver de bonnes chansons, qui puissent plaire au plus de gens possible, quel que soit le genre musical. Parmi les jeunes talents hip-hop, on collabore d’ailleurs également avec les rappeurs Manast LL’ et Adian Coker. »
Pat Lok
« Cette photo a été prise en septembre dernier, à l’opening de la nouvelle boutique Kitsuné à New York sur Lafayette Street. On se fait plaisir, on arrive à rassembler des gens que l’on aime bien autour de passions communes, que ce soit côté mode ou musique. Après tout, Kitsuné c’est aussi ça : 200 soirées par an dans le monde entier, sur des scènes établies comme New York, Los Angeles, Londres ou Paris, mais aussi sur des territoires plus alternatifs, encore émergents – le Liban, les Philippines, Bali. On travaille avec énormément d’artistes de par le monde pour ces soirées, mais cela fait aussi sens de nouer des liens avec un DJ qui soit un peu la « figure de proue » de Kitsuné. Et Pat Lok est très bon pour ça. C’est un super producteur canadien, ses sets surfent sur un mélange de Soul et de R’n’B saupoudré de rythmes House classiques. »
Years & Years
« C’est un extrait du clip de Real, le premier morceau qui a fait exploser Years & Years et que l’on avait sorti en EP en 2014. Years & Years c’est l’exemple parfait d’une musique de club qui tient aussi la route à la maison. C’est ce qu’on a toujours défendu via nos compilations : des morceaux club à écouter chez soi. Years & Years ont cette énergie incroyable et leur son est taillé pour les clubs, avec dans le même temps une vraie mélodie et des chansons que l’on peut écouter au calme. »
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Crédits photo couverture : Alcibiade Cohen.