L'interview première fois d'Orlane, la chanteuse belge à surveiller en 2024

L’artiste belge, qui après avoir terminé ses études de médecine s'est lancée dans la musique, a récemment fait les premières parties de Pierre de Maere ou de Loïc Nottet. Elle a sorti un premier EP intitulé « Prisme » en 2023 qui permet de découvrir une chanteuse aussi à l’aise en piano-voix que sur des productions plus pop.
  • Quel a été ton premier instrument ?

    J'ai commencé par le piano à 8 ans. J'avais assisté à un spectacle organisé par l'école pour nous éveiller à la musique. J'avais vu un petit garçon jouer, et de le voir sur scène, ça m'a donné envie de faire pareil. Je ne viens pas d'une famille de musiciens, mais on écoutait énormément de musique à la maison. Mes parents se sont séparés quand j'avais deux ans donc j'ai toujours eu deux univers musicaux. Chez ma mère, il y avait beaucoup de chansons françaises (Axelle Red, Diams, Lorie, etc.) de la culture des années 2000. Du côté de mon père, on était plus sur du Francis Cabrel, du Renan Luce, du Bénabar, etc. Et moi toute seule, je me suis éduquée à la culture pop américaine en allant fouiller sur YouTube. 
    J'ai été baignée dans la chanson française, mais à l'adolescence je préférais les chansons en anglais. Mes premiers morceaux, je les ai écrit en anglais. Je ne voulais pas qu'on me comprenne, je ne voulais pas utiliser mes mots.

    La première chanson que tu as adorée ?

    C'était un morceau d'Axelle Red, sur son album de 1993 qui s'appelle « Sans Plus Attendre ». J'avais le CD et il y avait deux titres que j'aimais beacoup : Elle Danse Seule et Sensualité.

    Ta première idole musicale ?

    Oui je m'en souviens bien : c'était Miley Cyrus. Je l'admire encore beaucoup, car elle s'est toujours métamorphosée. Elle passe par tous les styles, toutes ses périodes sont cool. J'ai cassé les oreilles de mes parents avec elle. Mais plus proche de moi, il y a Barbara, pour son écriture et sa poésie. Mais je m'identifie plus aux artistes actuels qu'à ceux des anciennes générations. 

    La première chanson que tu as écrite et dont tu es fière ?

    C'est Prison Doré qui est le premier titre de l'EP. C'est ma première chanson en français et celle où je traite d'un sujet personnel. Ça m'a fait du bien de traiter de choses vécues par l'écriture et la musique, comme une thérapie. J'ai toujours aimé écrire dans des carnets, mais je ne montrais rien à personne. Par contre, ça m'a toujours fait du bien. Et depuis deux ans, je lis énormément. Ça ouvre des barrières mentales, notamment quand je veux décrire telle ou telle chose, mais sans savoir par où passer. Je note des bouts de phrases qui me marquent, je fais des listes avec les mots imagés et ce que la personne a voulu dire. Ça m'aide beaucoup, comme si je prenais des cours. 

    Comment tu as abordé ton premier EP ?

    De façon très naïve. J'ai voulu tester plein de choses, je ne voulais pas me brider dans un seul style. J'ai écrit des piano-voix, j'ai fait des guitare-voix avec des beats plus hip-hop, il y a aussi des éléments plus électroniques. J'avais aussi envie de parler de moi, de la synesthésie et du fait de voir les couleurs quand j'entends des mots (la synesthésie est une condition qui prend différentes formes, comme entendre des couleurs et voir des sons, Ndlr). Je suis touche-à-tout, j'ai du mal à me concentrer et je pars un peu dans tous les sens. Et ça se reflète dans ma musique. 

    T'es préparée pour ta première tournée ?

    Quand t'as fait six ans de médecine, t'es préparée à tout. On m'a tellement roulée de dessus, physiquement et psychologiquement, avec le fait d'enchaîner, d'être sur le qui-vive tout le temps. Pour cette raison, je me sens prête mentalement. Physiquement, je pense que ça se travaille en ayant une routine et une vie saine. Mais il faut toujours garder les pieds sur terre, même si je pense être prête, il faut savoir se remettre en question et rester vigilant. 

    Le premier EP d'Orlane, "Prisme", est sorti en septembre chez PIAS.

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