Avant Kadhja Bonet, il n’y avait rien

  • Instinctive, poétique, déterminée… La chanteuse californienne sort son indispensable premier album, "Visitor", chez Fat Possum. Et parce qu'elle prétend être née à l'arrière d'une capsule spatiale en 1784, on peut le dire : Kadhja Bonet est bien l'OVNI de cette année 2017.

    Blanc Bonnet… Tout débute par une page vierge. C’est bête à dire, mais Khadja ne savait pas qui était Shakira au moment d’entrer à l’université. Elle, à qui son père, musicien comme sa mère, interdisait de regarder la télévision. Exit MTV, son défilé de clips et sa pop culture pendant l’enfance ! À la place, bonjour le violon, le classique et la vie anachronique. Un triptyque étonnant qu’on retrouve aujourd’hui dans sa musique, quelque part entre Ala.ni et Dionne Warwick.

    Et Bonnet soul. Contre l’ennui des études, Kadhja n’avait plus qu’à remplacer la musique par le cinéma. Et rattraper son retard pop. Extra-terrestre parmi les siens, la jeune étudiante de l’Université de San Diego décide alors de tout écouter, pour tout connaître, puis faire le tri. La Californienne confesse avoir écumé YouTube. Vint ensuite son moment à elle, lorsque Kadhja se met à faire du son à domicile, à composer et écrire des paroles. Un travail mené seule qui l’amène aujourd’hui à son premier album, « The Visitor » : voyage express d’une petite trentaine de minutes qui s’écoute avec obsession. On navigue entre la folk et la soul, dans un cosmos psychédélique pas si peuplé que ça de références.

    C’est pop et en même temps, pas tant que ça. Facile et pas si évident. Entêtante, l’écriture n’en est pas moins amplifiée par des arrangements orchestraux qui ramènent la chanteuse à son éducation classique. Kadhja a produit ce disque elle-même et c’est toute seule, venue de nulle part et selon ses propres règles, qu’elle est en train de convaincre tout le monde.

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